Marcher avec prudence,
S’enivrer du Saint Esprit,
Etre soumis les uns aux autres dans la crainte du Seigneur.
Ce sont les 3 conseils de vie spirituelle de St Paul. Mais j’en retiens un seul ici. S’enivrer en tout temps, même et surtout en temps mauvais!
3 figures de l’ivresse retiennent mon attention.
Mi avril, an 30, au Golgotha, à Jerusalem. Sur la croix, durant sa Passion, le Seigneur est … ivre. Ivresse et soif tout en même temps, celle de la charité. Ivre, Il est comblé de la charité du Père: Il est, et Il reste son Unique, son Fils bien aimé, même sur la croix. Assoiffé, Il endure en même temps dans son âme la soif ardente, consummante ; celle de Dieu, celle des âmes. Et Il chante ; un chant de souffrance achevée dans la joie et l’esperance! Le psaume 21.
53 jours plus tard… Au sortir du Cénacle, remplis de l’Esprit Saint, les apôtres sont.. ivres. Ivres de cette même charité forte, qui les pousse au-delà de la peur, et les fait parler, racontant en toutes langues les merveilles de Dieu. Nous ne sommes pas ivres comme vous le pensez, dira St Pierre aux plaisantins… Il n’est que 9h du matin.
Juillet 1941, au Bunker de la faim à Auschwitz. 10 hommes y entrent pour mourir, en représaille pour l’évasion d’un détenu. Un d’entre eux, le matricule 16670, est volontaire, il a pris la place d’un père de famille. Lui aussi est… ivre. De cette même charité. C’est Saint Maximilien. Familier de la prière courte et régulière devant Jésus Hostie… très gai, blagueur, il a fait rire les malades à l’infirmerie, les détenus dans le camps. Pendant 3 semaines, il fera chanter les condamnés à mort, jusqu’au passage à l’éternité, le 14 aout 1941. La joie de Dieu est si forte en ses yeux que le bourreau qui lui injecte le phénol est obligé de détourner son regard.
Et nous, mes frères, quelle est notre ivresse? Sommes-nous ivres? Voici quelques conseils pour s’enivrer comme il faut, et un éthylotest spirituel.
L’ivresse échauffe. Elle fait parler et agir avec audace. Elle fait chanter (plus ou moins juste).
La plénitude du Saint Esprit dans l’âme baptisée et confirmée diffuse en elle le feu de la charité. La charité divine a été répandue en nos âmes par le Saint Esprit. C’est le remède à la tiédeur, la médiocrité, la tristesse ou le découragement du bien. Elle pousse à l’apostolat, témoignage de la foi en parole et en acte, envers soi-même, et les autres. Elle fait chanter, enfin.
- D’abord pour louer Dieu et le remercier – ton chant multiplie ta prière par 2.
- Ensuite pour nous aider à méditer – ce que tu chantes et gravé dans ton cœur et y résonnera longtemps encore. A remercier ; Benedicam Dominum in omni tempore… Bénir le Seigneur… en tout temps… prospérité, adversité… «Souris et chante dans les difficultés!»…
- Pour aider les âmes, même les plus simples. Ton chant aide le prochain à grandir dans la charité.
Chanter quoi et comment? Les psaumes sont les bonnes actions ; résolutions, prière, actes de charité ; disponible pour faire le bien… les hymnes sont la louange divine ; regard intérieur bienvoyant – cœur attentif à saisir, à retenir et à dire les merveilles de Dieu! Les cantiques spirituels sont les actes d’esperance dans la vie éternelle ; confiance en Dieu. C’est donc une bien grande chose de chanter pour le Seigneur dans la liturgie ou la prière. Il s’agit en fait que toute la vie chrétienne, avec ses pensées, paroles, actions, soit un chant à la gloire de Dieu. Il faut être ou devenir tantôt Kyrie, Credo, Magnificat, Alleluia. Ce chant intérieur et extérieur est l’éthylotest spirituel; Il ne fait perdre aucun point, et il indique notre progrès spirituel, ce progrès du saint Esprit habitant et agissant surnaturellement en nous, avec force et douceur.
On peut être ivre d’inégale manière ; de fatigue, de colère, de soi, de bavardage, de soucis… Mais il faut rester ivres de foi, d’esperance, de charité! Demandons donc cette ivresse-là. Elle ne connait ni fermeture de bar, ni couvre feu.
Demandons cela en particulier pour les confirmands qui recevront les 7 dons du Saint Esprit le 5 décembre prochain!