Chers enfants,
d’où venaient les mages ?
D’Orient, dit l’Evangile.
De loin, très loin. Ils ont traversé des kilomètres.
Leur coeur aussi était loin… Loin de Bethléem, loin du vrai Dieu fait Homme, Jésus – et de sa maison, l’Église catholique.
Et pourtant, Dieu les a rejoints, Il les a guidés par des signes ; l’étoile, puis l’Ecriture Sainte, le catéchisme. Parce que Dieu veut vraiment que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils connaissent la verité.
Chers enfants, peut-être y a-t-il des rois mages autour de vous ; dans votre famille, votre école, votre entourage… Ils sont encore loin du Sauveur. Vous pouvez prier pour eux, vous pouvez offrir vos efforts, vos sacrifices et votre exemple ; et vous serez comme des étoiles conduisant à Dieu.
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MBCF et S,
des rois mages, le St Père disait ; « Leurs yeux ne sont pas tournés vers la terre, mais ils sont des fenêtres ouvertes sur le ciel 1». Ils étaient « des hommes au cœur inquiet. […] Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale. […] Ils étaient des chercheurs de Dieu 2». Le grand peintre Van Gogh écrivait à son frère Théo ; « Le besoin de Dieu me pousse à sortir de nuit pour peindre les étoiles3 ».
Ce désir de Dieu, cette recherche de la verité est l’antidote à l’esprit de consommation, à la routine et la tiédeur de la foi, à la peur. Une salutaire gymnastique de l’âme4 !
Du côté des choses de la terre, rien ne leur manque ; nécessaire, convenable, superflu.
Mais ils ne sont pas comblés pour autant.
Et pour ce premier, cet unique nécessaire, cette quête prioritaire de Dieu, ils laissent leur confort et leur superflu, se contentant de l’ordinaire du pèlerin, du nomade.
La vie spirituelle, c’est 2 choses tout ensemble sur la terre ; certitude et inquiétude5.
Il y a bien des étapes dans leur conversion ; retenons-en quelques-unes.
Au seuil, il y a le don de l’étoile, comme signe extérieur, avec le don de la foi, comme grâce intérieure. C’est le départ de leur itineraire extérieur et intérieur vers Dieu.
Au centre, il y a l’adoration du vrai Dieu. «Le voyage de la foi trouve élan et accomplissement seulement en présence de Dieu. C’est seulement si nous retrouvons le goût de l’adoration que le désir se renouvelle. Le désir porte à l’adoration et l’adoration renouvelle le désir. Parce que le désir de Dieu grandit seulement devant Dieu. Parce que seul Jésus guérit les désirs. De quoi? Il les guérit de la dictature des besoins. Le cœur, en effet, tombe malade lorsque les désirs coïncident seulement avec les besoins. Dieu, au contraire, élève les désirs; les purifie, les soigne, en les guérissant de l’égoïsme et en nous ouvrant à l’amour pour lui et pour les frères. Par conséquent, n’oublions pas l’Adoration, la prière d’adoration, qui n’est pas si répandue parmi nous: adorer, en silence». (Pape François).
Et puis il y a les présents ; ils offrent de ce qu’ils ont reçu. L’or de la charité – l’encens de la prière et de l’adoration – la myrrhe de l’effort, du sacrifice, de la pénitence.
Enfin, signe de leur conversion, ils repartent par un autre chemin. La foi n’est pas seulement une information, mais une transformation. Elle se prolonge en résolution, décision. C’est une verité, mais une verité qui change et éclaire la vie, qui appelle une cohérence avec ce que l’on a découvert, contemplé.
Appliquons-nous donc à être, nous aussi des mages.
Ainsi, gardons souvenir de l’étoile de la foi qui a brillé dans notre vie, par tel ou tel signe, intermédiaire ou médiation.
Soyons au rendez-vous de l’adoration; Bethléem, c’est ici et maintenant. Devant le même Enfant Dieu, le même Verbe fait chair. Cherchons-le en 2 lieux distincts; être en sa présence réelle, devant le Saint Sacrement; adoration eucharistique et Messe. Être en sa présence spirituelle, devant les évènements et les exigences du combat spirituel, du devoir d’état.
Enfin, demandons-nous; quel or, quel encens, quelle myrrhe offrirai-je au Seigneur? Et comme pour tout présent ; pas seulement ou d’abord ce qui me plaît le plus ou me coûte le moins – mais ce qui touche le coeur de l’Aimé, le coeur de Dieu!
Ainsi soit-il!
1 Pape François, Homélie du 6 janvier 2022.
2Benoit XVI, Homélie, 6 janvier 2013.
3Lettre à Theo, 9 mai 1889.
4« Notre vie – disait saint Augustin – est une gymnastique du désir » (Traités sur la première Lettre de Jean, IV, 6).
5 Dom GERARD, OSB.