Mes frères, mes sœurs dans la foi en Jésus christ,
Les textes de ce 3ième dimanche après l’épiphanie, nous donne de contempler la mission salvifique du Christ ; cette fois ci révélé par des témoins inhabituels, que sont un lépreux et un centurion de l’armée Romaine.
La révélation de Jésus au monde, est à la fois promesse et paradoxe. En effet lui qui est fils de Dieu, inaugure sa révélation au monde, par sa naissance dans une étable et les premiers à recevoir cette annonce, sont des bergers, des exclus de la société. Ensuite ce sont des mages qui viennent de loin pour l’adorer , le révélant ainsi, non seulement au monde, mais particulièrement à Hérode et à tout le gratin mondain et religieux de Jérusalem, après son baptême au jourdain au milieu d’une foule anonyme de pécheur , l’esprit Saint est descendu sur lui sous la forme d’une colombe et une voix s’est fait entendre du haut du ciel, le désignant comme le fils bien aimé du Père ; Et enfin c’est Jean Baptiste qui nous le désignera en dernier ressort, comme l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
Mais Aujourd’hui C’est un lépreux, un autre exclu de la société et un païen, un centurion de l’armée d’occupation romaine, qui nous disent, qui est Jésus et ce qu’il est capable de faire pour chacun de nous. C’est donc l’épiphanie, la manifestation du Seigneur au monde qui continue.
Que nous disent le lépreux et le centurion sur Jésus ? Eh bien, ils nous apprennent, que Dieu qui était le tout autre, est devenu en jésus le tout proche. Il vient rejoindre chacun de nous dans sa son état et dans sa faiblesse.
L’évangéliste Mathieu nous le montre très bien, dans son passage d’évangile qu’il nous et donné à méditer aujourd’hui, il dit « Comme Jésus descendait de la montagne, des foules nombreuses le suivirent. et voici qu’un lépreux s’approcha et se prosterna devant lui » plus loin encore, il ajoute « comme Jésus était entré a capharnaüm , un centurion l’aborda ……. ». Jésus nous est donc présenté ici, comme celui qui descend et se met à hauteur d’Hommes. Il nous est présenté également comme celui qui rompt des habitudes, qui remet en question des codes et des façons de faire.
Tout le monde savait :
- Qu’on n’approche pas un lépreux, et encore moins le toucher.
- Qu’on ne mange pas avec les pécheurs, qu’on n’entre pas dans leur maison.
- Que le jour du sabbat, on ne guérit pas les malades !!!
- Et Que pardonner aux Homme leurs péchés étaient blasphème.
Et pourtant c’est tout cela que fait Jésus. Il vient, par ses propos et sa conduite, troubler non seulement des habitudes, mais aussi troubler ses contemporains. Et avouons-le, il nous trouble, nous aussi parfois, dans ce qu’il nous demande d’accomplir en son nom : ne soyez point sage avec vos propres yeux, nous dit-il dans la première lecture, ne rendez à personne le mal pour le mal. Veillez à faire ce qui est bien devant tous les hommes. Et S’il est possible d’autant qu’il dépend de vous, soyez en paix avec tous.
On a envie de lui répondre, mais Seigneur, c’est que tu connais mon patron, ou tel collègue de travail, c’est pas du tout quelqu’un de bien. Ou encore tu ne connais pas tel ou tel membre de ma famille, c’est une personne infecte et invivable, comment ferais-je, pour être en paix avec lui alors qu’il me cherche des noises tout le temps ?
Et pourtant, Frères et Sœurs, C’est à cela que Jésus nous appelle, il nous interpelle, nous interroge sur nos habitudes et nos façons de croire.
- Oui non seulement on peut, mais on doit manger avec les pécheurs et les publicains.
- Oui on doit guérir les malades même le jour du sabbat.
- Oui on peut approcher un lépreux et même le toucher
Chacun de nous à l’image du lépreux et du centurion de ce dimanche est appelé à devenir un témoin audible et authentique de cette volonté de Dieu à vouloir sauver tous les hommes et en n’en perdre aucun.
C’est là Frères et sœurs, toute la nouveauté de l’évangile. C’est qu’il est, un remède contre les habitudes, contre ce que l’on a toujours fait. Il y a toujours quelque chose à transformer en nous, quand on découvre mieux le Christ et sa mission dans le monde, mission qu’il confie à nous son Eglise.
Aujourd’hui nous sommes invités à revêtir le vêtement neuf du baptême, en toute notre vie. Le pape François aime dire que “revêtir le vêtement neuf et une invitation à se libérer des habitudes, pour laisser place aux surprises de Dieu.“
Or nous, nous voudrions suivre le Seigneur, mais sans changer nos manières d’agir, sans bousculer nos manières de penser, nos manières de croire.
• Nous aimerions Vivre des dons Dieu, sans perdre nos petites affaires personnelles.
• Nous voulons entrer dans la paix de Dieu, sans renoncer à tous nos bruits.
• Ouvrir notre cœur au dessin de sa grâce, sans renoncer à nos propres projets.
• Accueillir sa paix, sans détruire nos armes.
• Bâtir un monde plus fraternel, sans remettre en cause nos biens.
• Marcher vers la sainteté, sans en payer le prix.
• Accueillir la lumière du Christ, sans renoncer aux zones obscures de nos vies.
• Accueillir son Royaume, sans faire éclater nos frontières humaines.
Oui Frères et Sœurs,
Autorisons-nous à rencontrer réellement le Seigneur. Une rencontre qui nous permettra d’oser renoncer, ce que jamais, en d’autres circonstances, nous n’aurions abandonné.
Une rencontre qui peut bouleverser notre vie et la faire basculer, du côté de tous les possibles, du côté de l’immensité et de l’infini, du côté de la lumière qui jamais ne s’éteint.
Puisse le Seigneur par cette eucharistie, nous rendre disponible à la liberté de son Esprit-Saint, qui est capable de faire avec nous et en nous, toutes choses nouvelles. Ainsi soit-il !