Au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit, ainsi soit-il,
Mes bien chers frères et soeurs,
Annonciation… confinement du Seigneur. Confinement; « cum-fine »-« Avec les limites ».
Nos cœurs sont épris d’infini. Ils sont aussi, et facilement, trompés sur l’infini…
Avec l’Evangile de ce jour, avec la foi de l’Eglise, regardons le commencement de notre salut. Dieu infini vient se confiner dans les limites du monde et notre condition.
Nous irons pour cela du visible à l’invisible, du fait historique au mystère qui s’accomplit, de l’enveloppe à la profonde verité. Allons à Nazareth et voyons…
Voyons le fait historique…
Une jeune fille.
Une humble maison.
Un village si peu réputé qu’un proverbe en parle ainsi ; « de Nazareth, que peut-il sortir de bon ? »
D’humbles occupations ; prière et méditation de la Parole de Dieu, mais aussi travaux, soins domestiques, détente légitime également… Humilité de consentir aux humbles choses… « Humilibus consentientes ».
Et puis un messager céleste, un ange de Dieu.
Et le trouble de la Vierge devant une irruption directe du surnaturel.
Puis le dialogue s’enchaine, majestueux, sobre.
« Ne crains pas… Tu as trouvé grâce aux yeux du Seigneur.
Voici que tu vas concevoir en ton sein, et que tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
- Comment cela se fera-t-il ?
- L’Esprit Saint viendra sur toi, la Puissance du très Haut te couvrira de son ombre. L’être saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Il n’est rien d’impossible à Dieu.
- Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ».
Voyons le mystère qui s’accomplit…
Dieu aurait pu ne pas nous sauver.. laisser les choses abîmées se faire et se défaire. Ou bien nous sauver directement. Ou encore nous sauver par un envoyé formidable, un grand ange.
Non. Dieu passe effectivement par l’ange Gabriel, mais c’est seulement le messager.
Dieu suspend son plan au consentement libre, amoureux, obéissant de Marie.
Eve au début du temps entraine, avec Adam, tout le genre humain dans la chute.
La Nouvelle Eve, à la plénitude des temps, entraine, avec le nouvel Adam qui est le Christ, tout le genre humain dans la rédemption.
Au oui de Notre Dame, par l’action de l’Esprit Saint, se fait la conception miraculeuse de Jésus. Alors c’est l’union, en la seule Personne du Verbe fait chair, de 2 natures ; divinité et humanité.
Vrai Dieu, Il est de toute éternité, sans commencement ni fin…
vrai Homme, il commence d’exister dans le sein de la Vierge Mère.
Créateur et Seigneur, Il a fait ciel et terre- Il les porte en sa toute puissance – eux ne peuvent le porter.
Serviteur et enfant à naître, Il vient se « confiner » dans nos limites. Le sein maternel, puis la mangeoire, nos maisons et nos chemins terrestres et enfin l’isolement et la séparation (trahison, abandon et reniement), le confinement (la prison), l’immobilité douloureuse (la croix), l’étroitesse souterraine du tombeau.
Retenons 3 attitudes pratiques pour ce jour;
ACCEPTER. Ces confinements de l’Incarnation, librement acceptés par le Verbe de Dieu, donnent sens et valeur aux nôtres, chers amis.
D’abord votre liberté d’enfants de Dieu n’est pas diminuée par ces confinements là. Pourquoi ? Parce qu’être libre va très bien avec des contraintes extérieures!
Etre libre est bien mieux que la possibilité de faire n’importe quoi, caprice ou envie du moment!
Renoncer à un bien légitime en vue d’un bien meilleur peut être occasion d’un pas de plus vers la vraie liberté d’enfants de Dieu!
Renoncement même au légitime, n’est-ce pas la définition même de la pénitence? Et voilà sans doute la vraie valeur de ce confinement.
Donc, spirituellement, ce peut être une chose intéressante. Il laisse intact la possibilité de retour à l’essentiel, de conversion, de vie intérieure. Si nous savons toutefois saisir cette occasion.
On peut regarder en râlant les « murs » des restrictions matérielles et spirituelles… (en ce cas, voyez aussi la limite du mur, si je puis dire ; les dérogations qui rendent supportable ce confinement… à vous… et aux autres ; jeux.. détente… exercice…).
On peut se regarder soi-même excessivement… L’égoïste étant, par définition, celui qui ne pense pas à moi (Pierre Dac).
On peut regarder son prochain… (en direct ou par les moyens de communication…)
Et enfin on peut regarder le ciel. Les murs de cette terre peuvent se resserrer, oui… Mais la foi nous montre le ciel de Dieu, son Amour infini, sa joie haute infiniment, accessible et proche par l’Incarnation, la grâce, la prière, la charité.
Nous pouvons être limités, restreints, bornés sur nos côtés et par dessous, en nos Nazareth, Nous pouvons aussi être agrandis et ouverts de cœur, tournés vers l’infini de Dieu, de sa charité.
Que regarde votre cœur, et qu’est-ce qui fait son occupation, chers amis?
S’EMERVEILLER
A la Vierge Mère, nous disons avec l’antique louange;
Sainte et Immaculée Virginité,
quelles louanges t’offrirai-je?
Je ne sais…
Car celui que ciel et terre ne pouvaient contenir,
Tu l’as contenu et porté en Ton sein.
Au Verbe Incarné, nous disons au Te Deum de ce jour ;
Pour délivrer l’humanité, vous prenez cette humanité,
et Vous n’avez pas méprisé le sein de la Vierge.
INTERCEDER
intercedente beata et gloriosa... l’intercession de Marie. Joignons-nous à elle. Confions-lui notre patrie, notre civilisation occidentale bien malade – nos chers malades – les personnels de santé qui se dévouent auprès d’eux – nos familles humaines et spirituelles. faisons-le à la voix des cloches, à la lumière des chandelles ce soir à 19h30, mais surtout dans l’élan de la prière!