Chers fidèles,
En cette période de confinement, comment sanctifier le dimanche? Nous sommes (toujours) dans un cas de force majeure, et les fidèles baptisés sont dispensés de l’obligation (grave) d’assister à la messe du dimanche.
Mais allons plus loin que cette nécessaire précision. Votre vie de foi est balisée par des devoirs … Mais elle n’est pas limitée par l’accomplissement de ces devoirs « du bout des doigts« . Gardez et célébrez ce jour du Seigneur, quoi que d’une autre manière.
Voici quelques pistes mises à jour;
- Suivre la messe retransmise en direct depuis Saint Martin de Bretencourt dimanche 29 mars, à 10h30 (même lien actif dimanche quelques minutes avant la retransmission): https://rebrand.ly/livesaintmartin
- Ou bien prendre un temps devant le Saint Sacrement dans une église ouverte, adoration prolongée ou « courte visite » . NB; l’accès à l’église reste possible (au centre ville, St Pierre et St Aignan sont ouvertes régulièrement). Conditions d’accès; être < ou = à 20 simultanément – Espacement de 1 à 2 mètres [ou] 2 chaises – aucun contact manuel – sans rassemblement ou attroupement sur le parvis – et avec votre « attestion sur l’honneur », dûment remplie. J’invite au respect de ces consignes pour que nous puissions laisser l’église ouverte et accessible durant le confinement.
- Lire les textes de la Messe. Prenez votre missel, lisez (seul[e] ou en groupe, à voix haute ou basse) les textes de la messe du jour; Ordinaire, et Propre ( Dimanche de la Passion, 1ère moitié du missel).
- Choisir et préparer un petit oratoire, lieu propice à la prière et au recueillement; Un beau crucifix – 2 bougies – une belle nappe – une statue de la Vierge à l’Enfant ou de Saint Joseph, ou du Sacré Coeur (on peut voiler le crucifix et les statues de violet ce dimanche, jusqu’à la nuit de Pâques)… – Pourquoi pas une belle reproduction d’art de la multiplication des pains (Evangile de ce 4° dimanche) – De l’espace pour s’assoir, se lever et s’agenouiller – Un peu d’eau bénite… Tout cela nous aidera à « suppléer » autant que nous pouvons . « La nature humaine s’appuie sur ces petits signes et aides extérieurs pour s’élever vers les mystères de Dieu« . (Concile de Trente).
- Se préparer; qu’est-ce que la communion spirituelle? Comment la faire de son mieux? Quels en sont les effets? (par l’abbé Sébastien Damaggio, FSSP)
Bien chers fidèles, un dimanche encore, nous ne pourrons être tous ensemble « tournés vers le Seigneur« , dans notre si belle église!
Nous mesurons mieux le prix, la valeur de cette prière commune, où nos mains jointes, nos voix et nos âmes s’appuient mutuellement pour s’élever vers Dieu, centre et sommet de la liturgie, et de nos vies; Messire Dieu premier servi! On mesure sans doute mieux le prix d’un être, d’une chose, lorsque, sans faute de notre part, on en est privé… Et c’est le carême que la Providence veut pour nous, en ce qui concerne l’assistance à la Messe et aux grands offices de la Semaine Sainte, la possibilité de communier… Rendez grâce pour ces biens spirituels dont vous avez profité jusque là. Creusez un plus grand désir spirituel de ces biens spirituels.
Je n’applaudis pas une vie de foi sans messe, sans sacrement, sans médiations ordinaires et fréquentations des sources de salut… Ce serait mépriser les dons les plus précieux du Seigneur Jésus, confiés à son Eglise. Mais je crois que c’est le « bon parti » que nous pouvons prendre de la restriction présente qui nous est imposée. « Parfois les évènements sont nos maîtres » (St Vincent de Paul). N’oublions pas que Dieu, Lui, reste Maître des évènements!
Chers fidèles, restons bien unis dans la foi, l’esperance et la charité. Prions les uns pour les autres, pratiquons la charité incarnée; celle de l’entraide mutuelle:
courses à déposer à une personne isolée?
soutien scolaire envers des plus jeunes?
coup de téléphone à un paroissien âgé ou éloigné géographiquement, à nos parents et nos anciens?
salutation « à distance » en passant devant les maisons?
Ma liste n’est pas exhaustive… Complétez-la.
Même en gardant les distances ou l’absence de contacts, il y a possibilité de « garder le contact » spirituellement. Vous l’avez fait, et c’est bien… Continuez! La charité attentive aux autres et sortant de soi, c’est la seule extase nette d’illusion! Et c’est contagieux… en bien!
« A ceci on reconnaîtra que vous êtes mes disciples… » Vivons en avance les mots que nous entendrons au Jeudi Saint.
Je vous indique la possibilité de maintenir votre geste de soutient et d’offrande pour l’Eglise; envers la Fraternité Saint Pierre, apostolat de Chartres, ou district de France (cliquer sur le lien actif en bas de page d’accueil du site) – envers la paroisse (don possible avec l’appli en ligne « la quête », en copiant le lien suivant; jedonnealeglise.fr/be8f3a43-d987-4fe4-b92c-a0c2e3e00e56 ) – envers le diocèse (information sur le Denier de l’Eglise, sur le site du Diocèse de Chartres). Encore une fois, je sais que nous sommes en période de récession, soustraction et division de budgets… Et je n’invite pas à la multiplication, mais à une répartition de vos offrandes (entre les différentes « entités » nommées ci-dessus).
Je suis touché de votre soutien et de votre mobilisation pour vos prêtres; courses, « bonnes choses » déposées, dessins, services, messages, enregistrements de chants en famille…
Et puis il y a les grâces reçues et semées à l’occasion des rencontres encore possibles à l’église, ou lors des visites de proximité… Confessions, entretiens, prières en commun, jeux et centres d’intérêt partagés, encouragements pour les devoirs scolaires et professionnels, remises de scapulaires et de médailles, …
Pour terminer, j’aime à vous répéter (!) ce trait de la vie du Général Charette… Un de ses soldats paysans vient le trouver pour lui dire; « Général, je dois te quitter, je dois changer de chemise [rentrer chez moi, quitter le poste, dans le parler vendéen] » – « Ah, mon ami, la mienne est tout aussi pouilleuse… Et je reste! » Pensons que nos « chemises » en cette période confinement seront sans doute plus larges et confortables que celle du Christ en Sa Passion, sa Croix, son ensevelissement…
De tout coeur, je vous bénis et vous confie à Dieu dans la prière à l’autel du Seigneur. J’aurai une pensée spéciale pour nos chers confirmands – les servants d’autel – les choristes – nos anciens – les paroissiens plus éloignés – les soignants et personnels de santé – et nos chers malades, bien sûr.
Votre dévoué et fidèle,
abbé Alexis Garnier