Dieu avait mis son sceau sur l’âme de Ste Jehanne d’Arc.
Dieu a mis son sceau sur la sainteté de Jehanne d’Arc.
Le premier sceau, c’était le caractère du baptême, qui faisait d’elle une chrétienne, fille de Dieu ainsi l’appelle St Michel. Capable de vie divine, capable de prière, capable de sainteté.
Le 2ème sceau, c’était celui des miracles. Ces faits sont bons – ils sont sensibles et constatables, verifiés – ils sont extraordinaires, ils dépassent les lois de la nature. C’est le doigt de Dieu, c’est la signature de Dieu pour indiquer la sainteté héroïque d’un de ses enfants, pour la faire connaître.
Jehanne vit de 1412 à 1431. 19 ans, une vie courte. C’est tragique, diraient nos contemporains. Mais la vie humaine, dans sa condition actuelle, est tragique. C’est magnifique, dirons-nous en chrétiens. Parce que ce qui compte n’est pas la longueur de la vie,mais sa qualité, son perfectionnement. En clair, la foi, la vertu, la vie éternelle. Le confinement nous aura obligé à cet inventaire, cette échelle des biens, cette hierarchie des valeurs. Jehanne, elle, avait fait cela. Elle avait conclu. Elle avait mis sa vie d’accord avec sa devise ; « Messire Dieu premier servi ». Alors, elle était prête.
Piété. « Sois pieuse et bonne, fréquente l’Eglise ». Ainsi lui parle l’ange vers ses 13 ans. Elle lui répond par le vœu de virginité, une totale donation de soi au service de Dieu. Elle eut une piété solide et simple. La piété, ce mot qu’on croit vieilli… Mais la piété, mes amis, c’est la douceur de la foi, c’est l’amour des choses de Dieu, c’est la détermination à les fréquenter, les recevoir, s’en approcher… Et bien, avec amour, avec respect, avec tendresse ! Avec détermination aussi (il en faut parfois pour recevoir les biens spirituels, surtout en ce moment!) Conformiste, la piété de Jeanne ? Oh non… Simple, profonde, pas sans humour… Elle sourira lorsque le curé de Vaucouleurs commence sur elle l’exorcisme, commandement donné au démon de sortir d’elle, et l’aspergera d’eau bénite. Et elle tracera alors un beau signe de croix. Piété qui fait passer le regard de Dieu avant celui des hommes, en bon ordre. Piété sans respect humain, ce poison spirituel qui tue ou affaiblit tant d’âmes. Une piété incarnée ; elle aime prier devant les images de la Vierge, elle assiste chaque jour à la Messe, elle invoque le Nom de Jésus, suivant l’école franciscaine de son temps. La voix des cloches l’appelle, où qu’elle se trouve, à se tourner un instant vers Dieu au milieu de ses occupations.
Magnanimité! « Va, fille de Dieu,va ! » « Plutôt maintenant que plus tard, plutôt aujourd’hui que demain ! » St Michel et Ste Jehanne sont du même Dieu, qui est grand. Du même esprit, qui inspire la grandeur d’âme. Cette jeune fille n’est pas insensible ni sentimentale, elle est courageuse. Devant la grande pitité de l’Eglise et de la France en son temps, elle fait comme le Seigneur ; elle pleure, elle prie, elle agit selon tout son possible. Jésus a pleuré sur sa patrie et les malheurs qui devaient atteindre Jerusalem. Des larmes d’homme. Jehanne pleurera sur les malheurs de la France. Jésus a agi, prêchant, exhortant, encourageant.. Mais aussi chassant les marchands du temple. Jehanne parlera, exhortera les puissants timides… Elle encouragera. Mais elle bousculera aussi les pseudo savants, les politiciens au cœur d’épicier calculateur. Elle expulsera de son armée et des âmes des soldats le péché, plus grand mal car il prive du plus grand bien qui est Dieu. Peut-on combattre pour Dieu si l’on ne combat pas avec Dieu ? Jehanne est magnanime (ça dire ; l’âme et le cœur grand). Elle prie, écoute, réfléchit, prend conseil auprès des bonnes voix, celles de l’Eglise du ciel et de la terre. Ensuite elle décide. Elle ne parle pas, alors, elle commande.
Pureté. Celle de Jehanne est radicale, appuyée sur une forte vie de prière,de pénitence. Elle est soutenue par Jésus hostie, pain des forts et des purs. « Jamais en sa présence il ne m’est arrivé de penser à mal », témoignera plus tard un soldat, rude homme de guerre plus habitué aux plaisanteries de caserne qu’aux pensées respectueuses de la femme. Merci Jehanne, pour ce vrai féminisme chrétien, meilleur que celui de notre temps !
Il faudrait encore parler de la justice de Jehanne. Elle connait bien les 2 « mains » de Dieu, les 2 qualités de Dieu ; justice et miséricorde. Elle fera tout pour éviter la guerre. Mais lorsque ce sera le temps de la guerre juste, elle la fera, et elle la fera bien. Sans état d’âme. Elle n’oubliera pas de pleurer, comme une enfant, auprès des soldats des 2 camps. Et elle les fera assister par des prêtres, voulant le bien de leur âme, et leur éternelle vie.
Piété, magnanimité, pureté, justice et miséricorde. Combien il nous est bon de faire école auprès de vous, chère Jehanne ! « Avec les bons, tu deviens meilleur, avec les méchants, tu te pervertis ». Ce verset de psaume nous montre l’importance des bonnes fréquentations. Chère Jehanne, nous sommes fiers d’être vos frères, à distance dans l’histoire, à proximité dans la foi et l’esperance. Intercédez pour nous, chère Fille de Dieu et fille de France, car il y a aussi grande pitié en notre temps pour l’Eglise et notre pays. Gardez-nous toujours au cœur la grâce du baptême, avec la foi, l’esperance, la charité. L’onction du baptême nous a fait lutteurs de Dieu, lutteurs pour Dieu, lutteurs avec Dieu. Jehanne, luttez avec nous, amen.