Mes bien aimés, mettez en pratique la parole de Dieu,
ne vous contentez pas de l’écouter.
Vous vous tromperiez vous-même.
Quand on fait des sports de combat, on apprend très vite qu’il y a des centres vitaux. A viser quand on attaque. A protéger quand on se défend. Un coup porté à cet endroit neutralise… Pour un temps ou pour toujours. Le coup n’est pas du tout spectaculaire, parfois… Simple pression du pouce. Légère poussée utilisant le déséquilibre avant…
Pourquoi cette entrée en matière?
Parce que l’esprit du monde procède ainsi; il vise la foi – par la tentation de l’incrédulité (le refus de croire, d’adhérer à une verité quand elle a été suffisament proposée), l’indifférentisme (le refus de vivre en cohérence avec la verité qu’on a connue et embrassée).
« Oh, je ne dis pas forcément que Dieu n’existe pas, ça ne me gêne pas, ça ne me préoccupe pas non plus d’ailleurs…
J’ai eu un très bon caté, vous savez… Il y a longtemps (et je vis sur ces souvenirs vagues…)
J’écoute des topos péchus (mais seulement si la musique est belle, pas plus de 5 minutes, devant mon écran, sur internet, porte fermée)…
Je lance des mots d’ordre, je partage des avis musclés sur l’avenir de l’Eglise et de mon pays!
Je mets des notes de catholicité à tout mon entourage, à toute réaction, à tout propos…
Dans les actes, je pratique un moralisme confortable; religion «utile», purement horizontale, sans foi ni vertu, mais avec des valeurs, un vivre ensemble, une capacité remarquable à se diluer dans les autres croyances et systèmes. Je n’affirme plus jamais rien, et par voie de conséquence, je ne dénonce plus jamais rien (que le voisin « trop pratiquant », éventuellement).
Je suis légaliste. Non pas respectueux des lois civiles justes (ce qui serait une excellente chose), mais borné à les observer à la lettre».
C’est la pire des tentations, car elle vise un point, un centre vital; les vertus théologales, en particulier la foi, fondement même de l’union à Dieu.
Or le monde s’organise aujourd’hui etsi Deus non daretur – comme si Dieu n’existait pas.
Il peut compter sur le confinement, l’invasion intoxnet, le matraquage de consignes, d’informations autour du principe de précaution et du care ; « Prends soin de toi, prends soin de ta santé, prends soin de la santé des autres, sois civique, sois charitable même. Tu ne voudrais tout de même pas prendre des risques, être montré du doigt, être « catalogué » intégriste inconscient, non ?«
Voici donc un nouveau dogme ; ne croyez plus en Dieu, croyez en la santé publique.
Ce n’est plus ici la prudence et le principe de responsabilité, car le culte rendu à Dieu, la foi, la vie chrétienne s’accomode très de toutes les précautions raisonnables.
C’est un nouveau Credo sans Dieu, sans surnaturel, militant et agressif. Celui d’un monde matérialiste, fermé sur lui-même, sur la santé, le bien être, le boire et le manger, l’argent et le pouvoir, la manipulation du prochain sous toutes ses formes.
C’est une nouvelle religion de la peur. La grande peur des bien pensants… Le discours émotionnel, l’avalanche de la statistique peu verifiée, le slogan délivré sur un ton neutre ou gentil… ou comminatoire.
Alors nous comprenons mieux les conseils de St Jacques. Il ne faut pas déserter le monde, refuser le monde au prétexte de Dieu, désesperer de ce monde où nous avons à vivre et à gagner notre ciel. Mais il faut être très lucide sur l’esprit de ce monde. Il faut se garder pur du contact avec cet esprit du monde. Jésus nous a mis en garde à ce sujet. Jésus a condamné l’incrédulité du monde. Jésus a vaincu cet esprit du monde.
Ne pensons pas trop facilement être meilleurs que les autres, ou hors de portée de cette tentation. L’épreuve du confinement, l’exemple de St Pierre nous aident.
« Pierre tira l’épée ». Quand la vie de foi est facile, oui, on peut tout dire, tout promettre ; « Seigneur, je suis prêt à mourir pour vous, je donnerais ma vie pour vous. Je tirerai l’épée pour vous. J’irai avec vous au martyre. Je descendrai dans la rue !».
« Pierre suivait, mais de loin… » Au moment de l’épreuve… devant des gens qui ne partagent pas la foi, ou la remettent en cause… Ou seul face à Dieu et à soi-même. Ah, ce n’est plus pareil. Alors, imperceptiblement, on décroche. Au départ, on suit (bien sûr!) mais… de loin. Minimum syndical ; l’abus de piété est dangereux pour la santé, à consommer avec moderation. Et puis…
« Pierre renia, en disant ; je ne connais pas cet homme ». Dans le confinement d’une cour de tribunal, à Jerusalem – dans le confinement d’une France où le culte et la vie publique de l’Eglise sont objet d’une loi d’exception… On peut renier, avec ou sans éclat.
Mais je ne dis pas cela pour vous décourager, mes bien chers frères! Il faut aller jusqu’au bout de l’histoire…car elle est consolante.
« Jésus regarda Pierre… »
« « Pierre se souvint… »
« Etant sorti, il pleura amèrement ».
« A ce souvenir, il pleurait ».
« Quo vadis Domine ? »
La vie de cet apôtre, premier chef de l’Eglise, baptisé par le Christ, ordonné prêtre, vivant dans un temps d’épreuve, peut éclairer la nôtre. La permanence de cette tentation contre la foi nous éclaire aussi. In fine, il a fait demi-tour, dans le bon sens, et a mis sa vie d’accord avec sa foi. En la donnant. Alors faisons-nous aussi « demi-tour » dans le bon sens, demandons cette grâce de ne pas seulement écouter la foi, mais de vivre d’accord avec elle. Et demandons cette grâce par Notre Dame, la Vierge fidèle! Amen!
Que Dieu vous bénisse.