Un seul Seigneur,
une seule foi,
un seul baptême.
Ailleurs, Saint Paul dit;
tenir tous un même langage,
ne pas avoir de divisions parmi vous,
mais être parfaitement unis
dans un même esprit et dans un même sentiment.
Mais de quoi s’agit-il?
Et bien il s’agit de l’unité de la foi. Et non de je ne sais quelle pensée unique.
Or cette unité de la foi, elle est comme le Christ, et son Eglise.
C’est une unité invisible et visible. Dans l’Eglise, dans la prédication, dans l’apostolat, dans le dialogue même avec les incroyants ou les personnes d’autres confessions, la transmission de la foi ne se limite pas à une enquête d’opinion.
La foi est un don de Dieu, qui fait adhérer à Lui.
Adhérer à une verité à cause de la parole divine, de l’autorité de Dieu. Ca c’est fiable, et solide; hier, aujourd’hui et demain. Et sans cette foi, il est impossible de plaire à Dieu. Elle est le commencement du salut, et Jésus nous dit sans ambiguité;
«qui croira et sera baptisé sera sauvé. Qui ne croira pas sera condamné1»
La foi passe encore par une pensée, exprimée ensuite en un langage, des mots, des énoncés de la foi. Elle a un contenu clair, objectif, résumé dans le Credo – et non dans je ne sais quelle collection de croyances subjectives.
Cette commune adhésion, cette jointure des esprits et des cœurs dans la foi, voilà le «même sentiment» dont parle Saint Paul. Source d’unité avec nos pères dans la foi, au-delà du temps. Source d’unité avec nos frères dans la foi, au-delà des lieux. Unité encore compatible avec une grande variété, des différences très légitimes de culture, d’éducation, de milieu.
L’Eglise a mission, non de réinventer son contenu, non d’ajouter ou d’enlever à la substance de la foi. Elle est servante de la verité, sans colorant ni conservateur. Elle doit la garder fidèlement, la transmettre intégralement, l’expliquer clairement. Très Saint Père, Eminences, Messeigneurs, prêchez-nous la foi, transmettez-la à temps et à contretemps. La belle foi catholique, la belle parole de Dieu, le solide enseignement de Jésus. Vous n’êtes pas à la périphérie de la rectitude de notre foi, de notre unité dans la foi, vous êtes au centre2.
Et de même, nul ne peut brouiller ou mélanger la foi catholique avec ses opinions. Aucun fidèle, aucune personne, aucun média ou politique, dans ou en-dehors de l’Eglise. Liberté en tout ce qui admet discussion, opinion, soit. Mais unité dans les certitudes de la foi.
«Au vrai, on peut pécher contre la foi catholique;
en niant tout ou partie de son contenu,
mais aussi en reformulant les principes qui permettent de la comprendre3».
Mes frères, gardez et transmettez cette belle foi catholique, source d’unité vraie, solide, durable, profonde. Il faut chercher l’accord des esprits et des cœurs, certes, et inlassablement.
Il faut partager la verité tout aussi obstinément.
Non la garder pour soi ou la rétrécir à soi.
Encore moins la diminuer sous prétexte de la rendre acceptable, parce que c’est la verité qui nous mesure et non l’inverse.
Mais peut-être savoir l’offrir en tremblant comme un mystère4, surtout lorsqu’elle est verité de foi, garantie par l’autorité de Dieu, nécessaire au salut.
Que Notre Dame, la Vierge fidèle, nous obtienne cette grâce, amen.
1 Mc XVI, 16.
2 Cardinal MULLER, La force de la verité p 29, fin du 1er §.
3Cardinal MULLER, La force de la verité p 31.
4DENOIX de St MARC, Que faut-il dire à un jeune de 20 ans ?