Chers fidèles,
On parle beaucoup de libraires en ce moment, car ils sont injustement touchés par les dispositions en vigueur. Le virus, dit-on, resterait 12 heures sur les pages d’un livre…
Sur les pages de votre Bible, la pensée du Seigneur reste écrite, gravée, et Il vous parle. Hier, aujourd’hui, demain, pour les siècles. « Mes paroles ne passeront pas« .
Dieu me parle dans la Lectio divina, la lecture priée et méditée des Saintes Ecritures; quelle attention et quelle disponibilité, quelle écoute de foi vais-je lui accorder? (Ne serait-ce que durant les lectures de la messe du jour, oude l’Evangile du jour en famille).
Dieu a 35000 choses à me dire, comme les 35000 versets de la Sainte Ecriture. La foi catholique n’est pas une religion du livre parmi d’autres, elle est une religion à livres. Son centre, en revanche, c’est une Personne vivante, le Christ. Quelle connaissance aimante ai-je du Seigneur? de son attente, de sa conception et de sa naissance, des mystères joyeux de sa vie cachée?
Combien on attend et on prépare la venue d’une personne aimée, importante. Combien on écoute ce qu’elle a à nous dire. « Dieu a parlé, plusieurs fois, et de bien des manières, à nos pères. Dans les derniers temps, Il nous a parlé par son Fils qu’Il a constitué héritier de toute chose » (Hébreux, I). Comment vais-je préparer, concrètement, cet anniversaire de la venue du Sauveur?
Chers fidèles, on ne peut tout lire. Il faut manger des fruits et légumes de saison. Dans la vie intérieure, il faut se nourrir de lectures de saison. L’Eglise qui garde fidèlement la Révélation, nous invite à reprendre en cet Avent les grands prophètes de l’Ancien testament, en particulier Isaïe, le prophète de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Précisons encore; pourquoi ne pas lire dans une bonne Bible (BJ, Osty, Crampon, …) quelques passages clés?
Le livre de l’Emmanuel (Isaïe, VII-XI)
Le livre des promesses divines (Isaïe, XXIV-XXXV)
Le livre de la Consolation (Isaïe XL- LV)
5 + 12 + 16 = 34 chapitres, c’est un peu plus que le nombre de jours de l’Avent, mais cela tiendra. Et qualité vaut quantité, ici. Un peu, régulièrement.
En fait, c’est bien moins une lecture qu’une conversation intérieure avec Dieu. Le Bienheureux Charles de Jésus faisait ainsi. Il ouvrait le passage du jour en priant; « Seigneur, aujourd’hui, qu’avez-vous de bon à me dire? » Puis ayant lu et écouté, médité, il priait ensuite; « Seigneur, qu’ai-je de bon à vous dire?«
Dans les temps agités que nous vivons, voici un jeûne profitable et bien placé, et une nourriture d’excellence.
JEÛNER = Baissons le son et la consommation de réseaux sociaux. Ils sont intéressants comme outil de travail, d’information, de communication et d’action, avec moderation et discernement. Mais l’Avent est un temps de silence et d’intériorité. Sinon, même un « disciple de métier » peut passer « à côté » de Noël, vraiment.
SE NOURRIR = Montons le son et consommons un peu plus de méditation de la Sainte Ecriture. Choisissez le temps, le bon support (Bible, missel en ligne, texte et commentaire explicatif…). Il y a par exemple le très bon site Per ipsum;
https://fr.peripsum.org/TRF/gospel
Une autre belle proposition spirituelle, pour user à bon escient de votre connexion!
Mais surtout, entendez pour vous les 2 appels du Seigneur à travers Isaïe;
Consolamini, soyez consolés et consolez!
Confortamini, soyez affermis, et affermissez!
C’est le double effet de la grâce en ce temps de l’Avent. Et c’est ce que je demande pour vous de tout mon coeur de prêtre.
vd abbé Garnier