Chers enfants,
Quel est le point commun entre Olybrius, Pépin le Bref, St Thomas d’Aquin, et James Fenimore Cooper? Et bien ils ont tous été atteints d’hydropisie. Un épanchement interne, un gonflement, un oedème généralisé. A l’époque de Notre Seigneur, on ne sait pas soigner ce mal, et on peut en mourir.
Le Christ fait 2 merveilles; il guérit ce malade, et il dévoile une maladie plus grave, spirituelle; la sclérocardie des pharisiens. Car leur silence extérieur devant sa question est l’écho d’un autre silence, d’un cœur sans charité. Alors comme cela, le jour du Seigneur, je ne peux pas secourir cet infirme enflé d’eau ? Mais vous, ce même jour, vous évitez que votre âne ou votre bœuf boive la tasse au fond du puit?
La leçon est très simple; gardons, cultivons un esprit dur dans la verité et un cœur doux dans la charité. Joignons une doctrine droite, une foi catholique intégrale, et une charité tout aussi intégrale.
Cette charité théologale est l’âme de toute vertu, de toute règle. Faire ceci, sans omettre cela.
Très concrètement, soyez attentifs et accueillants, en particulier pour les nouveaux, les isolés, les timides ; ici à l’église, et puis au catéchisme, à l’école, dans le scoutisme, …
**********************
Mes bien chers frères et soeurs,
Les pharisiens sont des experts de la règle, de la vertu apparente, de l’orthodoxie du vieux testament.
Or c’est la charité qui inspire l’observance des commandements. «Vous serez mes amis si vous gardez mes commandements. Apprenez aux hommes à observer tout ce que je vous ai transmis». Ainsi de la règle du Sabbat, le jour saint, jour du Seigneur. Et après Notre Seigneur, c’est non plus le Sabbat mais le Dimanche1.
Cependant la même charité peut inspirer de relâcher parfois l’observance de la règle. Parfois. C’est à dire lorsque une règle devient insupportable, odieuse, pénible. Quand elle met en cause, directement, un bien supérieur. Cela vaut pour certaines règles. Pas toutes.
- Il y a des actes bons qu’on peut et doit faire, mais pas tous, et pas toujours.
Prudence spirituelle des parents sur le rythme et la quantité des exercices spirituels de leurs enfants. Car c’est avant tout affaire de qualité. La quantité, la fréquence, la bienfaisante régularité est en vue de cela. Ainsi les petits ou les faibles apprennent eux aussi à aimer Dieu. Ils apprennent avec mesure à aimer Dieu sans mesure (Père de Chivré). Exigence, prudence, patience… Equilibre entre le goût spirituel, l’attrait, l’inclination, la générosité, et le sens du devoir, les priorités. Parfois, il sera bon de fuir la tiédeur, de ne pas se dispenser trop facilement,et soi-même… Mais, me direz-vous, Jésus se dispense aujourd’hui de chômer le jour du Seigneur! Oui, et ça tombe bien, parce que le Seigneur… C’est Lui, et Lui seul. «Le Fils de l’homme est maître du Sabbat. Le Sabbat est pour l’homme, non l’homme pour le Sabbat»2.
Sujet et décision prudentielle, encore, le vaccin et les protocoles sanitaires. Sans envahir les conversations, sans épuiser ou gaspiller des énergies assez précieuses en ce temps de rentrée. Sur ce sujet, tout ce qui sera excessif sera insignifiant, je crois… Et le Diviseur se frottera les mains… et pendant ce temps, bien des causes meilleures stagneront, bien des causes pires avanceront peut-être…
Ayez des avis et des opinions, des réflexions et des décisions tant que vous voudrez ; in certibus unitas, in dubibus libertas – en choses certaines, verité, en choses douteuses, liberté, dit St Augustin. Mais n’oubliez pas la suite du même St Augustin ; in omnibus caritas – en toute chose, la charité. N’oubliez pas la différence entre l’enseignement de l’Eglise, l’avis personnel de tel homme d’Eglise, et les bulletins de l’O.M.S ou de l’A.R.S. Comparez ces soucis légitimes de santé corporelle avec votre souci de santé spirituelle. Ce n’est pas incompatible, ce n’est pas non plus sur le même plan.
- Il y a en revanche des actes mauvais en eux-mêmes, intrinsèquement désordonnés, qu’on ne peut jamais faire;
Dire le contraire de ce que l’on sait être vrai – travailler ou faire travailler sans nécessité grave, sans motif de justice, sans utilité publique le dimanche – prendre injustement le bien des autres – tuer volontairement un être innocent.
Même avec un but, une fin bonne? Oui… mentir pour ne pas faire de peine – travailler le dimanche pour ne pas se singulariser – faire des bonnes œuvres avec le bien mal acquis – préserver la santé, ou respecter le projet parental en sacrifiant l’enfant à naître. La fin ne justifie pas les moyens ici. «Ne pas faire le mal pour qu’advienne un bien», rappelle St Paul.
Rappeler tout cela, et le vivre, c’est charitable.
Pas souvent confortable… pas consensuel… pas mondain.
Véritable. Charitable. Donc inspiré de Dieu et béni de Dieu. Amen!
**********************
1. Comment sanctifie-t-on le dimanche? Les chrétiens sanctifient le dimanche et les autres fêtes de précepte en participant à l’Eucharistie du Seigneur et en s’abstenant aussi des activités qui empêchent de rendre le culte à Dieu, qui troublent la joie propre au jour du Seigneur et la nécessaire détente de l’esprit et du corps. Peuvent être accomplies ce jour-là les activités liées aux nécessités familiales ou aux services de grande utilité sociale, à condition qu’elles ne constituent pas des habitudes préjudiciables à la sanctification du dimanche, ni à la vie de famille ou à la santé.
Pourquoi la reconnaissance civile du dimanche comme jour festif est-elle importante? Pour que soit donnée à tous la possibilité effective de jouir d’un repos suffisant et d’un temps libre permettant de cultiver la vie religieuse, familiale, culturelle et sociale; de disposer d’un temps propice à la méditation, à la réflexion, au silence et à l’étude; de se consacrer aux bonnes œuvres, en particulier au profit des malades et des personnes âgées.(Compendium, Abrégé du Catéchisme, nn° 453- 454).
2Comment se comporte Jésus par rapport au sabbat? Jésus reconnaît la sainteté du sabbat et, avec son autorité divine, il en donne l’interprétation authentique : « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2, 27). (Compendium, Abrégé du Catéchisme, n° 451).