Chers enfants,
vous avez peut-être déjà joué au docteur, ou au soldat.
On s’invente une maladie, et un pouvoir de guérir.
On s’invente une guerre, et une force militaire, une armée! Garde à vous, repos, tirez, chargez! Ordre, execution. Victoire!
Après, on range tout, et on va mettre la table…
Là, mes enfants, ce ne sont plus des jeux. Ce sont 2 actes de foi. Le lépreux et le serviteur paralysé sont guéris par le Seigneur. Il montre qu’Il est Dieu, qu’Il est tout puissant, qu’Il est bon. Il a pouvoir de guérir les corps et les cœurs. Il montre aussi l’importance de la foi. Même Dieu ne résiste pas à la foi!
Tout obéit à Dieu – Dieu donne et améliore la foi – et Il obéit à l’acte de foi.
Faites des actes de foi, et souvent; beau signe de croix, prière recueillie et attentive, catéchisme bien suivi, admiration devant la création, respect devant les âmes, adoration devant l’Eucharistie…
Jésus, je crois que vous avez tout pouvoir.
Et par la foi que vous me donnez, je reçois pouvoir sur votre cœur.
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Distanciation et interactions, gestes et paroles qui sauvent … dans la vie spirituelle!
MBCF,
c’est exactement ce que nous dit l’Evangile de ce jour. Plutôt que des rappels d’hygiène et de prophylaxie, ou des réactions indignées de ras le bol, je vais rester dans mon rôle; la santé de l’âme, et de la foi.
Il est bien question de maladie, dans l’Evangile du jour. Et pas n’importe lesquelles;
- 1 lépreux. Maladie mortelle à l’époque. Contagieuse également. Et de plus, signe de malédiction et d’impureté: pour celui qui l’a, et ceux qui l’approchent. Donc, … gestes barrières, distanciation sociale, isolement de 7 jours, examen par le prêtre et coetera1!
- 1 serviteur paralysé dans la douleur. Hémiplégie, syndrôme de Guillain Barré, on ne sait.. En tout cas, c’est sérieux. Et ce centurion; un païen! Ou au moins un craignant Dieu, en clair un « fidèle de seconde zone ».
Mais il est aussi question de guérisons, de miracle.
Les actes et les paroles de Jésus sauvent. Et pas seulement vers l’an 30, mais aujourd’hui encore2. Comment? De bien des manières, mais surtout par les sacrements; ce sont des signes sensibles institués par Jésus Christ. Ils produisent et augmentent la grâce dans les âmes. En eux, c’est toujours le même Christ qui agit. Il se penche sur nos lèpres et nos paralysies spirituelles. Nous sommes «connectés» à son Humanité sainte, pleine de grâce et de verité.
Vous saviez cela, n’est-ce pas… Le croyez-vous? J’oserais dire ; le croyez-vous bien, d’une foi vive? Où en est la régularité et la qualité de votre vie sacramentelle ? Votre préparation sérieuse avant, votre reconnaissance et votre prolongation des effets après? Point de contrôle à faire régulièrement… Nous avons un Seigneur qui vient pour donner la vie de la grâce, et en abondance… Mais nous courons le risque de végéter, de vivoter, voire de mourir spirituellement. Parce qu’on peut mourir de soif à côté d’une oasis, faute de s’y rendre et de puiser.
Il est question enfin de foi, et d’admiration.
- foi du lépreux; Seigneur, si tu veux, tu peux me guérir. Vous entendez la foi de cet homme? Vouloir guérir, ou être guéri, retrouver la vie et la santé; tous les soignants et les patients savent que ça compte. Mais ils savent aussi que cela ne suffit pas!
- Foi plus grande encore du centurion. Seigneur, entrer sous mon toit, non … Mais dites seulement une parole… Seigneur, une visite, un contact, non… Mais la puissance de votre parole suffit, même à distance3.
L’admiration de Jésus n’est pas feinte. Elle n’est pas exagerée non plus. «Une foi pareille… C’est du jamais vu!»
Cette âme là revient de loin. Elle est extérieure au peuple choisi par Dieu. Mais pas hors de portée de Dieu. Sous la grâce actuelle de la foi, elle acquiesce, elle consent. Entièrement et humblement. Peut-être après des réflexions, des hésitations, des doutes, des résistances même … peut-être suite à un bon conseil, un bon exemple, une bonne parole… Ne caricaturons pas trop la foi du centurion. Nous en voyons l’aboutissement, mais en devinons-nous la préparation ? … Centurions, nous l’avons été, et nous le sommes peut-être encore. Nous connaissons aussi bien des centurions en attente de cet acte de foi.
Ce que Jésus admire, c’est que le centurion reconnait la toute puissance de Dieu, sans limite de distance; distance de lieu, distance de temps… Dieu surpasse la distance entre Lui et nous – notre distance de créature et de pécheur. Mais Dieu ne surpasse pas de force, il n’outrepasse pas notre résistance de cœur. Il donne la grâce aux humbles, il résiste aux orgueilleux4.
Concluons!
Mes bien chers frères et sœurs, le monde nous secoue durement. Il nous durcit ou il faudrait de la douceur, et nous amollit où il faudrait de la fermeté. D’où … passions tristes, esprits retrécis et obscurs, cœurs abîmés, paresseux ou découragés. Et danger pour la foi; vivre, penser, parler, agir etsi Deus non daretur… Comme si Dieu n’existait pas.
Evitez ce «GaGaBlavirus»: Gaté – Gavé – Blasé. Le chrétien est un autre Christ, et le Christ a admiré, s’est réjoui quand ça en valait la peine! Donc le chrétien est responsable de sa capacité d’admiration envers Dieu et le prochain, pour tout ce qui en vaut la peine. Capacité à exercer régulièrement, à exprimer, et à diffuser.
C’est la grâce que je vous souhaite ! Que Dieu vous bénisse.
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1Lévitique XIV.
2 Catéchisme de l’Eglise Catholique, nn° 1115-16 ; Les paroles et les actions de Jésus durant sa vie cachée et son ministère publique étaient déjà salvifiques. Elles anticipaient la puissance de son mystère pascal. Elles annonçaient et préparaient ce qu’il allait donner à l’Église lorsque tout serait accompli. Les mystères de la vie du Christ sont les fondements de ce que, désormais, par les ministres de son Église, le Christ dispense dans les sacrements, car » ce qui était visible en notre Sauveur est passé dans ses mystères » (S. Léon le Grand, serm. 74, 2). – « Forces qui sortent » du Corps du Christ (cf. Lc 5, 17 ; 6, 19 ; 8, 46), toujours vivant et vivifiant, actions de l’Esprit Saint à l’œuvre dans son Corps qui est l’Église, les sacrements sont « les chefs-d’œuvre de Dieu » dans la nouvelle et éternelle Alliance.
3Cf Missel, prières avant la communion. Ecce Agnus Dei… Domine non sum dignus…
4Jacques, IV, 6, en parallèle de Proverbes, III, 34 – cf aussi I Pierre, V, 5.