Ne nous lassons pas de faire le bien ; car, le moment venu, nous moissonnerons, si nous ne nous lassons pas.
C’est pourquoi, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont de la famille de la foi.
Mes chers enfants,
Aimez-vous les oiseaux ? Ce sont des créatures du Bon Dieu. Mais surtout, elles ressemblent à nos âmes. Légères, fragiles, faites pour le ciel, parfois capturées puis délivrées… Je vous propose 4 oiseaux, et 3 sortes d’âme chrétienne ; l’autruche, la poule, l’aigle et la colombe. L’autruche ne vole pas du tout – la poule, très peu – l’aigle et la colombe, oui ! Rapidement, facilement et très haut. Mes enfants, à quel oiseau ressemble votre âme ? Avec la charité de Dieu, soyez généreux pour rechercher et faire le bien, pour éviter le mal, le péché même petit, dans vos journées. Soyez comme les aigles et les colombes du Seigneur !
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LASSITUDE ET PERSEVERANCE
Mon démon à moi s’appelle « à quoi bon ? » (Bernanos). A un certain seuil de retentissement du mal, dans ou en-dehors de l’Eglise – mais aussi dans le pays, les familles, les apostolats, les œuvres, les écoles, la lassitude est un risque réel.
Sans doute le Saint Père l’avait-il remarqué, lorsque dans un texte récent, il lançait ; « N’abandonne jamais ». C’est la perseverance (cf Gaudete et exsultate, 112). St Thomas note finement qu’il est facile de commencer à faire le bien, difficile de poursuivre, très difficile d’achever, d’aller jusqu’au bout. La loi scoute, d’accord avec lui, pose ce repère dès les 1ères années d’enfance et de jeunesse ; « Le scout … ne fait rien à moitié ».
A l’inverse, une civilisation de l’instantané, du loisir permanent, de l’amusement obligé n’aide pas, n’éduque pas à cette vertu. St François de Sales commente l’histoire sainte ; tous les israelites sont sortis d’Egypte ; c’est le rappel du 5e psaume de vêpres du dimanche, celui de la Vigile Pascale. Mais… certains y restèrent liés par le désir, par le regret, par l’envi. La sortie du péché, c’est le baptême, la confession, l’acte de contrition. Une délivrance. Mais ce peut être une sortie comme à contrecoeur… avec regret… Grand péril que le cœur purifié du péché, mais non de l’attachement au péché. Lassitude et pesanteur au bien en découlent parfois[1]. Une contrition imparfaite, mais suffisante, si petite soit-elle, jointe à la force de la grâce dans la confession, produit l’effacement du péché. Mais une contrition parfaite, vive et forte et grande, produit de plus le détachement de ce qui conduit ou ramène au péché.
BIENVEILLANCE, BIENFAISANCE, CHARITE ORDONNEE.
J’emploierai très exactement le temps de mes journées, décide St Jean Bosco la veille de son ordination. Il a dit, il a fait. J’ai reçu du bien pour faire du bien, disait une sainte épouse et mère de famille. Un peu chaque jour.
Il y a une sainte et bonne contagion du bien, discrète, surnaturelle. Il y a une communion de saints de « proximité », si je puis dire. Il y a des exemples qui nous tirent vers le haut, nous gardent du plus grand mal qui est d’offenser Dieu. Tant d’occasion d’être un exemple, ou d’en recevoir. Verba volant, exempla trahunt, répétait mon vieux curé…
C’est pourquoi, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont de la famille de la foi. Voilà qui remet à l’endroit la charité à l’envers, profanée ces derniers temps. Elle s’étend à tous et n’a pas de limites, mais elle commence par ceux qui nous sont le plus proches ; par le sang, par l’esprit, par la famille ou la patrie, par l’appartenance à l’Eglise catholique. Jamais on ne fera mentir l’exemple et la vie des saints sur ce point.
Faisons souvent le point devant Dieu, sur ce que nous appelons résolutions ou règles de vie.
Faisons la part des résolutions qui sont de Dieu (car tout ce qui brille n’est pas d’or).
Acceptons de sortir d’une courante illusion sur nous-même.
Voyons ce qui est vélléité inefficace et sans lendemain, passons à la volonté.
Et remercions souvent le Bon Dieu de bien vouloir nous employer comme des serviteurs, inutiles, mais bons et fidèles, et compétents, chacun dans notre état de vie.
Voilà un secret de verité et d’humilité, de joie et de constance au milieu des variétés et changements, des agitations de cette vie.
Ainsi notre foi catholique sera non seulement un langage sublime, mais un idéal vécu.
C’est la grâce que je vous souhaite ! Que Dieu vous bénisse !
[1] Introduction à la vie dévôte, livre I, ch VII.