« Sauve qui peut ! » ou bien « Du calme! »
Une chose profonde; 2 mystères sont à l’œuvre et s’affrontent dans l’histoire et dans notre vie. Mystère d’iniquité, révolte contre Dieu – mystère de bonté, initiative de salut et patience divine… Avec une acceleration vers le terme.
Mais aussi une certitude ; la victoire du Seigneur. Le trait d’union entre la 1ère et la 2nde venue de Jésus, entre le centre et le terme de l’histoire, c’est la croix. Déjà, le démon, la mort, le péché sont vaincus par elle. La croix douloureuse du Vendredi Saint est aussi la croix glorieuse, trône du Juge suprême et sceptre du dernier acte de justice où tout sera restauré en Dieu.
Une clé… 3 niveaux de lecture, 3 échelles d’annonce, de prophétie, de projection.
Pas de devinette sur la date de fin du monde! Ce n’est pas sérieux, mais plus encore, cela couvre de ridicule cette part si importante du message du Seigneur. Ce ridicule-là peut tuer spirituellement, comme le silence et l’omission au sujet du retour du Seigneur. Les derniers temps est une expression biblique qui renvoie au délai entre la 1ère et la dernière venue du Christ. Donc ce discours eschatologique dévoile 3 horizons, passé, présent et futur ;
- Siège et chute de Jerusalem, an 70. La génération présente ne passera pas que tout cela n’arrive.
- Fin du monde et parousie. Alors, aussitôt après …
- Entre 2, le temps de l’Eglise. C’est déjà là, à votre porte.
Et maintenant, relisons et écoutons.
Abomination de la désolation.
- Les aigles romaines dans le Temple.
- L’introduction dans l’Eglise des idéologies, des hérésies qui prétendent prendre la place du seul vrai Dieu, et recevoir le culte qui lui est dû.
- Au terme, la grande apostasie, rejet total de la foi par un certain nombre. La venue de l’Antéchrist, personne physique ou morale qui prétendra recevoir des hommes l’adoration due au seul vrai Dieu.
Fuir dans les montagnes, sans délai.
Fuite des premiers chrétiens, diaspora dans l’Empire romain.
Anagogie, fuite en Dieu ; celle de la fidélité perseverante dans le devoir d’état. Celle de l’humilité, de la charité. Celle de l’orthodoxie, vigilance pour garder et partager l’entière foi de l’Eglise, loin des vaines querelles comme du relativisme. Détachement des biens terrestres. Avoir du bien pour faire du bien, tant que le temps en est donné.
La grande tribulation.
Persécution conjuguée du judaïsme et du paganisme romain, du 1er au 4ème siècle.
Alternance de persécutions et de paix dans la vie de l’Eglise.
Grande épreuve de l’apostasie.
Consolante pensée ; elle est ni trop longue, ni trop courte… la permission divine n’excède pas ce que nous pouvons endurer avec la grâce de Dieu. Il y a un bruit du mal, un triomphe apparent, une apparente défaite du bien… mais il y a une limite au mal. Il n’est pas un absolu, mais un désordre, une privation.
Prodiges et séductions. Faux messianisme.
Le prodige est un artifice du démon pour singer Dieu, induire en erreur, ultimement éloigner de Dieu.
La séduction est une forme subtile, aimable, flatteuse du mensonge. « Vous serez comme des dieux ».
De faux envoyés. Messianisme temporel ; celui des grandes idéologies, qui commencent dans l’utopie et finissent dans le totalitarisme ouvert ou couvert, hard ou soft. Progressisme qui prétend aligner l’Eglise sur le monde. Marier les prêtres, séculariser le culte, bénir les unions contre nature, fabriquer ou éliminer l’homme par artifice technique plutôt que de le recevoir dans l’amour fécond, replier l’homme sur l’adoration de soi, prélude du désespoir.
Fac similé des merveilles et des miracles de Dieu, du charme de la verité, de l’unique Sauveur et médiateur principal entre Dieu et les hommes, Jésus.
Obscurcissement du soleil, de la lune, chute des étoiles.
Obscurcissement du mystère de Jésus ; Trinité, Incarnation, Rédemption.
Obscurcissement ou diminution du rayonnement de l’Eglise, médiatrice entre nous et Dieu, comme la lune est médiatrice de la lumière solaire, dans la nuit.
Chute des étoiles ; chute, scandale, péché des plus haut placés en dignité ou en sainteté dans l’Eglise. Epreuves du sacerdoce, crise de l’autorité, de l’obéissance éclairée.
Avènement du Fils de l’Homme.
« A cause de nous les hommes, à cause de notre salut, Il est descendu des cieux… Il est remonté aux cieux… Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Ce sera évidemment notre contemplation durant le Temps de l’Avent et la nouvelle année liturgique. Ici il est surtout question de la dernière venue en gloire et en majesté, avec beaucoup de puissance.
Conclusion… de l’attention, et de la vigilance. Prenons le mesure de cette orientation liturgique. Comprenons la force et le sens de cette disposition extérieure dans le culte. La création, l’Eglise, nos âmes sont tournés vers le Seigneur qui vient. Sursum corda – habemus ad Dominum.
Mes frères, veillez, et désirez. 2 verbes du Credo ; je crois tout cela, j’attends cet accomplissement. Expecto, c’est l’attente mais aussi je ne sais quel désir de l’âme, une sainte impatience amoureuse, un élan de fiancé, avec beaucoup de force et de douceur, une exigence de conversion et de perseverance. C’est grave, joyeux, magnifique. Pas moins.
Viens Seigneur Jésus.
A l’autel, dans mon âme et dans toutes les âmes,
dans ton Eglise, et dans ta création, ton univers!