Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il.
Chers enfants,
il y a quelques jours, Jésus a été acclamé lors de son entrée triomphale à Jerusalem ; Hosanna au Fils de David – fils de roi, et donc roi d’Israel. Roi de douceur, nouveau David, Jésus est entré dans sa ville sainte, monté sur l’âne, symbole de douceur. Autour de lui, les palmes bénies brandies en signe de triomphe, de victoire. Dans l’air, les chants, les cris de louange, de bénédiction. Au sol, les vêtements étendus en signe d’hommage ; tout est à Lui, tout lui appartient, comme au Roi des rois. Il est le Messie, ce qui signifie l’Envoyé de Dieu. Le Sauveur promis.
Un peu plus loin, des païens, qui ont vécu sans Dieu, loin de Dieu… Les pauvres ne connaissent pas Jésus… Mais ils demandent, ils veulent le voir.
Cependant, les chefs du peuple sont jaloux de son succès. Incrédules malgré les miracles, les prophéties, les aides … leur coeur de pierre refuse de croire. De reconnaître et de dire que Jésus est vraiment l’envoyé de Dieu – et le Fils de Dieu. Ils ont décidé sa mort, ils ont tenté de le tuer à coup de pierre. Ils attendent le moment pour l’arrêter.
Alors Jésus reste hors de Jerusalem, par prudence.
A-t-il peur ? Non. Craint-Il la mort ? En bas de son coeur, oui. En haut, non.
Il veut respecter la volonté de son Père. Il attend. Il veut être « à l’heure » au rendez-vous. Pas avant, pas après.
Surtout, Il profite des derniers instants, des adieux avec ses disciples, ses amis. Ce soir de Nisan (mois d’avril) de l’an 30, Il entre à Jerusalem. Voici le Cénacle ; la première église. Voici la salle du festin, la table de communion. Une table en forme de U à l’envers… Tous les Apôtres sont là, Jésus est à la place d’honneur, au bout, à notre gauche. St Jean à côté de lui, et St Pierre aussi. Le repas de l’agneau pascal est terminé ; il rappelle la délivrance de l’esclavage d’Egypte. Jésus va nous délivrer de l’esclavage du péché, vaincre le pharaon terrible, le démon.
Que fait-Il ? Il parle avec ses apôtres. Il leur dit au-revoir. « Mes petits enfants, je suis encore avec vous pour un peu de temps… je m’en vais… ». Jésus va accomplir sa Passion, les souffrances et la mort de la Croix. Il va ressusciter ensuite, et monter vers le Père à l’Ascension.
« L’un de vous a décidé de me trahir… Tous vous allez m’abandonner… Et toi, Pierre, tu jures de mourir avec moi – mais dans quelques heures, tu dormiras au lieu de veiller et prier avec moi – ensuite, tu voudras me défendre à coup d’épée… Puis tu me suivras de loin… Puis devant les hommes, devant la concierge et les soldats de Caïphe, tu vas jurer que tu ne me connais pas… Et le coq va chanter… Et nous nous regarderons… ». Jésus parle doucement, mais que c’est dur à entendre. Pourtant c’est vrai. Jésus nous aime, alors Il nous dit la verité.
Maintenant, Jésus se lève, enlève son manteau de Maître, enfile un tablier. Voici un bassin, une cruche et un linge. Il lave les pieds des apôtres. C’est une marque d’accueil, d’hospitalité ; un acte de charité. C’est le rôle du serviteur, pas du Maître. Un acte d’humilité. « Je vous laisse un exemple, pour que vous fassiez comme j’ai fait. Ô vous mes disciples, mes chrétiens – vous mes ministres, mes représentants… Vous qui allez recevoir mon pouvoir, partager ma grandeur… recevez aussi mon exemple, partagez mon humilité, répandez ma bonté, ma charité ».
Le repas est fini. La Messe commence. La 1ère Messe. Le sacrifice, chose sacrée, acte d’amour qu’on n’offre qu’à Dieu seul. Jésus prend du pain, le bénit et le brise. Il prononce la consécration. Il change le pain et le vin en son Corps et son Sang. Il le donne aux Apôtres… Il se donne. C’est la 1ère communion. Il leur dit ; « Faites ceci. Et chaque fois que vous le ferez, faites-le en mémoire de Moi ». C’est l’ordination ; voici les premiers prêtres, les premiers évêques, et le premier pape.
C’est presque l’heure de partir… pour la 2ème Messe, pour le sacrifice sanglant et douloureux. Commençons la procession de nuit, dans la vallée du Cedron, avec le grand chant de louange et de remerciement. Là-bas, à Gethsemani, nous dirons les prières au bas de l’autel. Devant les tribunaux, ce sera l’épitre et l’évangile, la proclamation de la verité. En chemin, je prierai les psaumes ; le graduel et le trait. Dans la cour de la caserne, sous les fouets et la couronne d’épine, ce sera l’Offertoire. Puis le Canon, le calvaire. Enfin l’Ite missa est, l’envoi, au tombeau. Tout sera accompli, consommé.
Mes petits enfants, n’ayez pas peur. Demeurez en moi, et moi en vous. Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Je ne vous laisse pas orphelins. Je vous enverrai un autre pour vous défendre et vous consoler, le Saint Esprit. Je vous laisse ma paix, ma joie. Personne ne peut vous donner cela comme je le donne. Personne ne peut vous l’enlever. Rien, personne. Rien ne peut nous séparer. Je vais porter, enlever maintenant le péché du monde, et de votre coeur – par le baptême et la confession, par la contrition. Voyez, tout est bien. Adorez, priez, veillez. Aimez Dieu, aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Soyez unis les uns aux autres.
Ce soir, le Christ recommence tout cela. Il continue tout cela. Dans son Eglise catholique, dans nos coeurs. Il va laver les pieds de ses apôtres, consacrer et changer le pain et le vin en son Corps et son Sang, offrir son sacrifice – et se donner à nous si nous sommes prêts pour le recevoir. Puis Il va veiller sur nous, avec nous, et nous aussi avec lui, si nous le pouvons, près du reposoir.
Chers enfants, priez pour vos prêtres. Priez pour ceux que le Seigneur a appelés ses amis. Hier, aujourd’hui, demain. Les vivantes images de Jésus, le Fils unique. Remerciez pour les trésors donnés par Jésus, confiés à l’Église, distribués par les prêtres. Pour la Messe, pour la communion, pour la transmission de la foi. Pour la connaissance de Dieu, de sa verité, de sa bonté. Pour la Vierge Marie reçue au pied de la croix. Allons au cénacle, allons à Gethsemani. Suivons Jésus. Amen.