Sous ce titre, nous vous proposons chaque jour un court extrait d’un sermon de Ludolphe le Chartreux sur la Résurrection du Seigneur, son lieu, son temps, ses effets, et l’esprit du temps pascal inauguré. Bonne méditation!
4. Qu’il est beau, s’écrie Saint Augustin, qu’il est éclatant, ce grand jour de Pâques !
Non pas qu’il soit plus éclairé que les autres jours par les rayons du soleil, ce géant qui s’élance tout à coup de l’Orient pour arriver à l’Occident,
mais parce qu’il brille de cette vive lumière que répand sur lui l’Agneau qui aujourd’hui ressuscita d’entre les morts.
C’est en ce jour que Jésus-Christ, ce vrai soleil de justice, s’est levé du fond des enfers.
Ecoutons la harpe du Prophète Roi et chantons avec lui ;
C’est là le Jour que fit le Seigneur,
réjouissons-nous, livrons-nous à l’allégresse !
Considérons ce grand jour, et voyons la nuit qui l’a produit.
C’est cette nuit qui resplendit comme les astres du firmament et qui fait naître la joie en la terre et les cieux.
C’est cette nuit dont il est dit qu’elle sera plus brillante que le jour. C’est là cette nuit de laquelle nait le jour que Dieu a fait, que nous appelons dimanche, le jour du Seigneur.
Il est appelé, et à bon droit, Jour de la Lumière,
puisqu’en ce jour les ténèbres du péché et de l’ignorance ont été dissipées.
Les peuples assis à l’ombre de la mort ont bondi d’allégresse à la vue de cette nouvelle clarté,
la terre se réjouit,
et les anges eux-mêmes ont été comblés de joie de ce que Dieu avait daigné éclairer les pécheurs.
Les enfers, au milieu de leur noire ténèbre ont frémi, épouvantés par cette splendeur insolite,
toutes les puissances de l’enfer, de la terre et des cieux ont fléchi le genou devant Jésus-Christ qu’elles reconnurent pour leur Seigneur et leur Maître.
En cette grande solennité, les anges, les Archanges et tous les esprits bienheureux se joignent à nous pour partager notre bonheur et notre joie.
Unissons nos chants à leur céleste mélodie, quoi que nos voix encore grossières ne puissent les imiter.
Réjouissons-nous donc dans le Seigneur, mais pourtant avec crainte et tremblement.
Nous avons parcouru les jours de jeûne et de pénitence qui précèdent cette grande solennité,
ne perdons pas maintenant la victoire que, par sa grâce, nous donnera notre bon Maître en ce jour,
Lui qui a combattu pour nous par ses souffrances.
Chantons avec lui ce chant de Triomphe ; la mort est vaincue, alléluia !
En ce jour, Jésus-Christ, accompagné du bon larron, a ouvert la porte du paradis, en disant à ses anges ;
Ouvrez-moi les portes de justice,
et quand je serai entré,
je chanterai les louange du Seigneur.
Il a brisé cette épée de feu qui en défendait l’entrée, et que nul n’avait pu enlever avant lui.