Biens chers fidèles,
quelle clarté et quelle simplicité chez Saint Paul! Combien cela nous fait du bien, dans un monde de complication et de confusion! Je vous propose seulement de relire l’épitre de ce dimanche, en y ajoutant quelques réflexions en ce début d’année. Une bonne raison (de plus) d’utiliser son missel et de faire une lectio divina (lecture priée et méditée de la Sainte Ecriture) au fil de l’année liturgique. Quelle hauteur de pensée, de sentiment et d’acte cela peut nous procurer!
Epitre de St Paul aux Galates, V, 25-26 et VI, 1-10.
Mes frères, si nous vivons par l’esprit, marchons aussi selon l’esprit. (ma vie terrestre est un pèlerinage « de l’éternité à l’éternité » – chacun de mes instants, de mes actes, est un pas – exercer la vie spirituelle à chaque instant et chaque acte est une foulée dans la bonne direction, avec la bonne impulsion et le bon rythme).
Ne devenons pas avides d’une vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, et nous portant mutuellement envie. (la vaine gloire, le désir d’être consideré, admiré sans limite ou sans mesure, parfois sans raison, est une possible trace en nous des suites du péché originel; concupiscence, désir exageré – orgueil de la vie dont parle St Paul et St Jean).
Mes frères, si un homme est tombé par surprise dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, relevez-le avec un esprit de douceur ; prenant garde à toi-même, car toi aussi, tu peux être tenté. (Cette maxime est reliée à la parabole de la paille et la poutre – ainsi qu’à la leçon du Seigneur sur la correction fraternelle, forme de charité délicate et authentique – un pécheur aime un autre pécheur, il corrige un autre pécheur, comme un frère).
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Car si quelqu’un s’imagine être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il se séduit lui-même. Mais que chacun examine son œuvre, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non en se comparant aux autres. Car chacun portera son propre fardeau. (équilibre de la charité bien ordonnée, envers soi-même puis le prochain – éviter les »comparaisons poisons » », trop facilement favorables à soi-même, défavorables au prochain).
Que celui à qui on enseigne la parole de Dieu, fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. (Une famille, une communauté, une amitié, une paroisse vit parce qu’il y a cet échange de biens, matériels comme spirituels).
Ne vous y trompez point : on ne se moque pas de Dieu. (Prendre Dieu et les choses de Dieu au sérieux, sans se prendre trop au sérieux – pas de mondanité, légèreté ou superficialité. St Paul parle ailleurs de la »scurrilitas », frivolité de l’âme qui touche à tout, et ne s’arrête à rien – comme un écureuil [scurrius, en latin] qui saute de branche en branche).
Car ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème dans sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème dans l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle. (Agir, choisir et décider en vue de l’éternité, de ce qui dure et ne passe pas).
Ne nous lassons pas de faire le bien ; car, le moment venu, nous moissonnerons, si nous ne nous lassons pas. (perseverance et patience, sans dureté ni amertume; dans les recommencements, les périodes difficiles; sécheresse, désolation, certaine pesanteur dans le service de Dieu, lendemains des enthousiasmes, désillusions du côté des créatures, …)
C’est pourquoi, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont de la famille de la foi. (le temps présent est toujours beau, précieux, lorsqu’on le regarde ainsi; un temps pour faire le bien, dans l’ordre de la charité).