Nous vous en prions, Seigneur,
que votre grâce
nous prévienne
et nous accompagne toujours,
et qu’elle nous donne d’être sans cesse appliqués aux bonnes œuvres.
Mes chers enfants,
Savez-vous qu’il y a chaque jour une inondation, et même plusieurs?
Oui… Nous n’aimons pas les inondations, ça nous inquiète, d’habitude.
Mais là, je ne vous parle pas de climat, de réchauffement, de niveau des océans, de catastrophes. Non. Même pas de fuite dans la cuisine ou la salle de bains.
Je vous parle d’une inondation invisible de grâce. La grâce, c’est l’eau vive spirituelle dont Jésus nous parle dans l’Evangile.
Chaque Messe est une inondation de grâce dans l’Eglise et le monde des âmes.
Chaque baptême verse la grâce dans une âme, et la purifie du péché originel.
Chaque bonne confession verse de nouveau la grâce, ou fait monter son niveau dans nos âmes.
Chaque bonne communion fait déborder notre âme, parce que nous recevons Jésus, plein de grâce, source de la grâce.
Chaque prière ouvre les portes du cœur, les écluses de l’âme à la grâce.
Sans la grâce, on ne peut être un saint. Avec, oui.
Mon âme a soif de Vous, Dieu vivant et fort. Elle est comme un désert, une terre aride et sans eau.
Seigneur Jésus, donnez-moi des grâces ; que je les reçoive, que je ne les perde pas.
Donnez-moi l’eau vive de la grâce pour purifier mon cœur et calmer sa soif.
Donnez-moi, s’il vous plait, cette grâce dont j’ai tellement besoin pour être un saint, amen.
SERMON POUR LES ADULTES
MBCF et S,
C’est de la grâce que nous parle l’Introit et l’Epitre de ce jour.
C’est cela que nous demandons avec l’Eglise et son prêtre dans la collecte de ce dimanche. Demander et recevoir la grâce. La retrouver, ou l’augmenter dans nos âmes.
Cet été, je faisais du canoe sur une rivière avec des écluses. Vous entrez dans ce sas, et on referme la porte. Puis on fait monter ou descendre l’eau, et vous pouvez ensuite aller plus loin, plus avant sur la rivière. En chemin, vous pouvez puiser dans la rivière pour vous rafraichir.
Le progrès spirituel, c’est cela; être porté par la grâce… jusqu’à l’océan de la Trinité.
La 1ère grâce, celle du baptême est la mise à l’eau du navire de notre âme.
Puis il y a les écluses de la communion, de la confession, de la confirmation, du mariage et de l’ordination… Parfois il y a des rapides. Une accélération.
Cela ne dispense pas de porter parfois son embarcation, ou de ramer, plus ou moins fort. Ou de se laisser porter par le courant.
Nous constatons vous et moi notre pesanteur, notre épuisement, notre poids… et cela peut nous décourager parfois.
Nous voyons des contre courants, des tourbillons, des épaves et des écueils qui peuvent nous ralentir, nous empêcher d’avancer. Confusion, mensonge, mondanité, structures de péché, dureté d’un monde sans Dieu et contre Dieu. Et puis en nous, ce défaut dominant, ce mauvais penchant, ou du moins cette paresse, cette tiédeur spirituelle, cette tentation à vaincre, cet acte généreux à consentir…
Nous sommes tous confrontés à la tentation; celle du Titanic ; on coule ! Ou bien celle des Sargasses ; on flotte, mais on n’avance pas.
Alors il faut prier, et demander la grâce de Dieu. Elle n’est pas toujours consolante, mais elle est suffisante.
Et il faut ensuite y coopérer. Décider. Agir, dans le sens de la grâce. Donner son petit coup de rame!
Est-ce que nous nous rappelons de la puissance de la grâce, cette « puissance de Dieu qui opère en nous1 » ? C’est une vraie poussée d’Archimède ! Souvenez-vous… « Tout corps plongé dans l’eau reçoit une poussée verticale de bas en haut ».
La grâce est une poussée divine, surnaturelle. Suavis, mitis, copiosus… Suave, douce, abondante – ce sont les mots de l’Introit que nous venons d’entendre.
C’est encore un courant ; tout liquide, tout cours d’eau tend à se rapprocher le plus possible, le plus vite possible de l’océan. La grâce nous fait avancer, revenir un peu plus à l’océan de la Trinité.
Elle prévient2. Dieu prend l’initiative aimante, gratuite de ce secours pour notre âme.
Elle accompagne3.
Elle mène à bonne fin4. Si on la suit, elle aboutit à une bonne œuvre, une conversion, un acte de charité méritoire, envers Dieu, soi-même, le prochain.
Enfin elle déborde. Elle dépasse ce que nous pouvons penser ou demander à mesure d’homme. Que c’est beau…5
C’est très bon de méditer là-dessus, de faire un acte de foi, d’esperance et d’amour envers la grâce de Dieu ;
Je vous en prie, Seigneur,
que votre grâce me prévienne et m’accompagne toujours,
et qu’elle me donne d’être sans cesse appliqués aux bonnes œuvres…
Parce que vous êtes bienveillant et doux,
large dans le don de votre grâce!
1Epitre de St Paul, 16° dimanche après la Pentecôte.
2Grâce prévenante.
3 Grâce concomittante.
4Grâce subséquente.
5Cf Epitre de St Paul, 16° dimanche.