O Merveille! O Amour!
O grandeur! O bassesse! O grandeur en bassesse, o bassesse en grandeur !
Quel abaissement, o Verbe incréé! Vous entrez en un être créé pour le joindre de si près, pour l’unir et l’associer à votre propre personne.
Vous choisissez,
non la plus haute, mais la plus basse des créatures,
non l’ange qui est posé au ciel, mais l’homme qui est posé en la terre.
Vous prenez et unissez à vous,
non seulement l’âme, qui est la plus excellente partie de l’homme,
mais aussi son corps en toutes ses parties.
Le Créateur ne méprise rien de ce qu’Il a créé, Il ne désavoue rien que le péché dans l’homme. Et l’homme ne veut pas désavouer le péché pour l’honneur et l’amour de son Dieu.
Quel abaissement encore!
Vous prenez,
non un corps directement formé des mains propres de Dieu, comme celui d’Adam, un corps pur et sain en son origine et en son état… Mais un corps dérivé du vieil Adam, pour imprimer le sceau de la grâce et de la subsistance divine dans cette même masse qui porte le sceau du péché.
Ce corps a reçu le don rare et ineffable de sainteté divine et personnelle.
Il ne reçoit pas le privilège de gloire et d’immortalité ;
Il demeure exposé à tous les états et conditions basses de notre nature.
Il est sujet à nos misères et infirmités jusqu’à la mort même.
Pourquoi ?
Pour nous faire trouver
vie en sa mort,
force en sa faiblesse,
grâce en ses disgrâces,
faveurs en ses rigueurs,
et gloire en sa crèche et sa croix.