Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde;
je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père.
Avec les jeunes du catéchisme, nous avons vu la pierre parler et s’animer, à gauche du portail royal de la cathédrale.
Elle nous raconte le mystère que chante la liturgie de ce jour.
Dans les dernières confidences du Jeudi Saint, le Christ annonce son passage, sa Pâques, son retour au Père. Elle est imminente alors. Elle se fera en plusieurs temps; passion, mort, ensevelissement, puis résurrection, et ascension.
Tout cela est récapitulé dans 2 prières de la Messe, à la fin de l’Offertoire et après la Consécration1.
L’Ascension du Seigneur signifie bien des choses pour nous.
D’abord, l’amplitude, la mesure du mystère du Christ.
Elle est dite de manière lapidaire par l’Ecriture Sainte; «Qui est remonté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel?2» Quelle hauteur ! Le Christ est «Un des Trois, un de la Trinité». Quelle descente! Il est venu sur terre. Il reçoit son corps d’homme dans le sein de la mère. Puis Il arpente notre terre. Il est mis dans le sein de la terre, et descend aux enfers. Le voici remonté aux cieux en son Corps glorifié. Quelle élévation! Du très haut de Dieu au très bas de notre terre, Jésus Christ joint les extrémités, Il rétablit l’alliance, rend possible la communication. Hauteur et descente, humilité et élévation; on entend bien cela à l’Alleluia de ce jour.
Ensuite cela consolide notre foi et notre esperance.
On ne parle bien, avec autorité, que de ce qu’on connait bien. Alors quelle autorité dans les paroles du Christ, son message sur l’au-delà, sur le lien entre notre temps qui s’égrène et l’éternité de Dieu. Sur la vie éternelle commencée en nous par la grâce. Ce germe est semence de gloire, il doit s’épanouir pleinement dans l’éternité. C’est déjà le cas pour le Christ glorieux, et pour la Vierge bénie. C’est le don gracieux de Dieu pour nous. Pas moins! «Là où je suis, là sera mon serviteur3».
Enfin, le retour du Christ auprès du Père est fécond, efficace;
- La médiation, l’intercession du Seigneur auprès du Père, pour nous est assurée. Le Christ n’a pas les mains fermées ou dans les poches! Elle sont offrantes et bénissantes! Mains percées mais non douloureuses. Mains ouvertes, élevées comme celles du prêtre à l’autel. Le Christ est toujours vivant pour intercéder, interpeler en notre faveur4. Quel avocat! Il est notre 1er défenseur, et le St Esprit le 2nd.
- Quelle valeur, quelle puissance a la prière faite au Nom de Jésus! «Per Dominum nostrum… Par Notre Seigneur Jésus Christ votre Fils , qui vit et règne avec vous dans l’unité du Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles». On aime les réseaux, les personnes de confiance et de compétence, les amis bien placés. Le Christ glorieux et élevé au ciel est le premier, le meilleur, le plus fiable. Par la prière du chapelet et l’invocation du Nom de Jésus, qu’y a-t-il d’impossible à obtenir?
- Justement, son retour auprès de Dieu cause l’envoi du St Esprit sur la terre. C’est la circumincession, ce va et vient des personnes Trinitaires, des 2 «envoyés»; le Fils et le Saint Esprit. Cet Esprit Saint sera alors l’âme de l’Eglise, l’âme de nos âmes.
Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde;
je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père.
Si quelqu’un me sert, qu’il me suive. Où je suis, là sera mon serviteur.
Amplitude, mesure du mystère du Christ.
Il est majestueux comme son image au portail royal, profond comme l’Alleluia de ce jour.
Il est fécond pour notre prière. Pauvre, clignotante, hésitante, elle est posée cependant entre ses mains bénies, soulevée et bonifiée par elles, et portée devant le Père éternel.
Vivons pleinement de cela,
renouvelons cet acte de foi et d’esperance
dans les mérites infinis du Christ glorieux, notre avocat!
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1Suscipe Sancta Trinitas, et Unde et memores.
2Ephésiens, IV, 9-10. Jean III, 13.
3Jean XII, 26.
4Hébreux VII, 25.