Sermon pour la Fête de Toussaint.

Mes chers enfants,

Etes-vous déjà allés en montagne? C’est merveilleux. Mais c’est aussi très exigeant.

Que faut-il prévoir?

• 1 guide qui connait le sommet et peut nous y conduire. Il sait où on va, et comment on y va ! C’est Jésus Christ. « Moi je suis le chemin, la verité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi… Je ne perdrai aucun de ceux qu’Il m’a confiés». Et nous pouvons lui faire confiance ; « Même pour la traversée du grand ravin, le passage difficile, même à l’heure de la mort, je ne craindrai aucun mal, car vous êtes avec moi ».
• des repères; 1 ou 2 traits de couleur, 1 panneau, c’est la bonne direction ! 1 triangle rouge, une croix; stop! Demi-tour! Ce sont les commandements ; le plus grand ; aime Dieu en toute chose et par dessus toute chose – et puis aime le prochain comme toi-même. Fais le bien, évite le mal.
• 1 corde pour relier les grimpeurs. C’est la grâce sanctifiante, l’état de grâce. Nous sommes reliés, encordés aux saints. Ils sont en tête, avant nous. Ils sont arrivés avec le guide, au sommet ; des premiers de cordée, qui nous encouragent et nous tirent !
• 1 trousse de secours. C’est l’acte de contrition, la bonne confession, et la Sainte Vierge.
• des en-cas! Ce sont les sacrements, en particulier la Sainte Communion. Communier bien, et souvent. Ne pas négliger cela. Sinon, c’est sûr, on va s’évanouir, même les costauds!
• un solide bâton ou un piolet. C’est la croix de Jésus. « Seigneur, le baton, l’appui de votre croix m’a consolé, et réconforté ».
• des étapes. Ce sont les 8 béatitudes. Une étape, cela veut dire; repos – le sommet n’est pas encore atteint – mais on s’en rapproche! Et puisque nous voilà déjà avancés, sûrement, nous achèverons la route. Les premiers y sont déjà! Ils ont passé où nous sommes. Ils nous aiment, ils nous font signe. Ils nous redisent; allez, courage, c’est difficile mais c’est possible!

Mes enfants, lisez et écoutez la vie des saints. Aimez votre saint ou sainte de baptême, et votre ange gardien. Imitez-les. Priez-les. Ainsi, à chaque fois, ils tireront un petit coup sur la corde qui vous conduit au ciel. Doucement, fortement. Pensez à ceux qui sont dans la cordée devant vous. Certains sont connus ; leur nom, leur auréole, leur vie sur terre, leur statue et leur image. D’autres non; on ne les connaîtra qu’au ciel! Enfin, pensez au sommet – le ciel. Et faites chaque jour un pas vers le sommet, vers le ciel!

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MBCF et S,

Qu’est-ce que le Ciel ? Y croyez-vous? Vraiment? En vivez-vous? Maintenant?

« Oui » – « peut-être » – « mais… c’est après » – « c’est lointain » – « c’est incertain » – « trop beau pour être vrai ». Une pensée séduisante et effrayante, désincarnée?

Nous partageons facilement la réponse du poète; Vous avez fait le ciel pour vous-même, Seigneur/ Et la terre d’ici pour les enfants des hommes/ Et nous ne savons pas de plus réel bonheur/ Que les bonheurs cernés par le monde où nous sommes (…) vos enfants, Seigneur, ils ne sont pas des anges / Et c’est aux coeurs d’en bas que le coeur est lié…

Pardonnez-nous, Seigneur, si nos âmes charnelles/ Ne veulent pas quitter leur compagnon le corps,/ Et si je ne puis pas, ô terre fraternelle,/ Goûter de l’avenir une autre forme encor¹.

Jésus monte sur une hauteur visible, pour annoncer la hauteur invisible de Dieu, le terme de la vie spirituelle. La croix à 8 pointes, fièrement portée sur le cœur et la tête de nombreux scouts et guides, est un rappel. Garder les 8 béatitudes; dans la tête (la pensée, la mémoire) – dans le cœur (la volonté, l’amour) – dans la vie (les actes, les choix, les décisions). Vivre en vue du ciel, en être d’éternité.

L’horizon, le sommet à atteindre est élevé. D’ailleurs,… vous ne le posséderez pas, vous le recevrez. Un don surnaturel, gratuit. Le bonheur du ciel dépasse la créature. Il l’achève, l’accomplit. Il la comble². Le terme est difficile, et possible.

Votre terre promise, votre terme, c’est la béatitude. La vision de Dieu. Le face à face avec Dieu. Ce n’est pas un autre Dieu, un 2ème, un Dieu pour après. Non, c’est le même, mais autrement.

«Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu».

« Là nous reposerons et nous verrons.

Nous verrons et nous aimerons.

Nous aimerons et nous louerons.

Voilà ce qui sera à la fin sans fin.

Quelle autre fin avons-nous, sinon de parvenir au Royaume qui n’a pas de fin? ³»

Les saints du ciel ne sont désincarnés que pour un temps, puisque le corps doit être réuni à l’âme; ils auront part au ciel tout entier, ils exsulteront dans le Dieu vivant en leur cœur et leur chair⁴. Car Dieu a créé l’homme tout entier, et veut le béatifier tout entier.

Pensez au ciel avec foi – tendez-y avec esperance – aimez-le de charité. C’est la pensée du ciel qui a fait les siècles féconds du passé, les grandes réalisations, les chefs d’oeuvre de la culture chrétienne. Comme en passant, les saints, les héros, les chefs, les savants, les ingénieurs ont fait le bien que Dieu attendait. Dieu était leur bien. Ils cherchaient Dieu; en tout, par dessus tout. «Dieu de mon cœur, Dieu mon partage pour l’éternité» (Psaume).

Lisez, étudiez, découvrez la vie des saints. Ils vous rediront ; Ne fuis pas la terre, la vie présente, ses projets, ses rêves, ses exigences, ses êtres chers. Assume, affronte les épreuves du temps présent. Refuse les séductions trompeuses. N’oublie pas le ciel. Ordonnes-y tout le reste. Pose tes choix en vue du ciel. Amen!

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1R BRASILLACH, Psaume II.

2Laissez-moi arriver là, et quand j’y serai arrivé, je serai vraiment un homme. (St Ignace d’Antioche).

3St Augustin, Cité de Dieu, livre XXII, 30. Cité par le Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1720.

4Psaume 83/84.