L’Epitre de ce jour contient de précieuses indications pour notre vie intérieure…
Dans la désolation…
Patiente… 2 fois!
Espère… 4 fois!
Reçois les consolations. Ne les refuse pas… Ne t’y arrête pas non plus. Reprends-y souffle et courage, fais provision. Remercie.
Abonde dans la puissance de l’Esprit Saint. Aime la liturgie.
Patiente.
La patience est ce versant méconnu de la force.
Pourquoi es-tu triste, mon âme, pourquoi te troubles-tu?
Dans la désolation spirituelle, l’âme est tentée, troublée, triste, tiède, peu portée aux choses de Dieu. Est-ce à dire que Dieu l’abandonne? Non. La grande leçon de l’Incarnation, c’est que Dieu n’abandonne pas, sinon lorsqu’il est abandonné. Dieu n’assiste pas impuissant au drame du péché originel, et de ses conséquences. Dieu est immuable, Il n’est pas indifférent.
La désolation spirituelle est donc chose normale. Pourquoi? Il faut voir les causes;
- est-ce une sanction? Ma tiédeur, ma paresse spirituelle, ma négligence ne sont pas sans conséquence. Réagir.
- Est-ce une épreuve? Alors c’est bon signe. Dieu verifie et améliore la qualité d’une âme, Il creuse le désir spirituel.
- Est-ce une leçon? J’y apprends quelquechose de bon… comprendre profondément, saisir intimement que la vie intérieure, le progrès spirituel est en dépendance du Seigneur. Il a, Il garde l’initiative… Cela guérit, un peu plus, un peu mieux de l’orgueil ou de la vanité spirituelle…
Il y a une conduite à tenir; ne rien changer – Garder la détermination – Choisir le petit plus généreux et possible.
Espère.
L’Avent nous rappelle le terme et l’appui de l’esperance chrétienne.
Le terme, l’objet de notre esperance, c’est Dieu. Dieu possédé et possédant. Dieu comblant et suffisant.
L’appui de notre esperance, c’est la miséricorde divine infinie.
Espère en Dieu, mon âme, car je vais le prier. Il est mon salut, mon Dieu.
Seigneur, montrez-nous votre miséricorde, donnez-nous votre salut1.
Reçois les consolations de Dieu.
Dieu guide son Eglise et les âmes. Il les prépare à sa venue. La conduite de Dieu est tantôt une colonne de feu ; ardeur de consolation – tantôt une colonne de nuée ; aridité de désolation. Mais qu’importe au fond, si l’on cherche Dieu, si on l’attend, si on reste avec Lui. Avec ce Dieu de consolation et de patience. Dieu ne vient pas en prestataire de service pour régler la liste de nos problèmes. Il vient pour être avec nous, et que nous soyions avec Lui ; le fin du fin de l’amour. L’Emmanuel, Dieu avec nous. Seigneur, on est bien avec vous, dans la consolation ou la désolation, dans le sucre ou la vache enragée…
Abonde dans la vertu, la puissance du Saint Esprit.
La patience et l’esperance nous sont conservées et augmentées par le Saint Esprit, en particulier dans le don de force. Il prolonge et agrandit dans l’âme l’enthousiasme du commencement, de l’Avent, des premières visites de Dieu.
Il nous fait attendre et recevoir Dieu. Quelle que soit l’enveloppe… Les apparences du pain et du vin dans la messe et la communion – les apparences de l’aveu et de l’absolution dans la confession – les apparence dela parole et du silence dans la prière – les apparences des personnes, choses et évènements; recevez-vous les uns les autres comme le Christ vous a reçus.
Aime la liturgie.
Au fil de la liturgie, le Saint Esprit nous éduque intérieurement à cette attente de Dieu, cette patience envers Dieu et nous-mêmes, cette joie de fiancé.
Il nous apprend à célébrer la Liturgie dans l’attente du retour du Christ.
Il nous éduque à prier dans l’espérance .
Inversément, la prière de l’Eglise et la prière personnelle nourrissent en nous l’espérance2.
O mon âme…
Dans la désolation… Patiente 2 fois. Espère 4 fois.
Reçois les consolations. Ne les refuse pas… Ne t’y arrête pas non plus. Reprends-y souffle et courage, fais provision. Remercie.
Abonde dans la puissance de l’Esprit Saint.
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1Extrait des prières au bas de l’autel.
2Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2657.