Chers enfants,
Que voyez-vous, qu’entendez-vous ?
Des ornements violet – on ne dit plus le Gloria et l’Alleluia à la messe des dimanches. Des prières plus graves, un peu plus longues.
C’est la fin du cycle de Noël, l’entrée dans le cycle de Pâques ; la septuagésime. Nous voici dans les 70 jours environs avant de célébrer la Résurrection. Aujourd’hui nous comptons les jours par semaine, c’est-à-dire par 7. On les a comptés par dizaine autrefois, par 10.
Ce 70 nous rappelle les 70 ans d’exil des hébreux. Au VI° siècle, ils sont emmenés par leurs ennemis, prisonniers, esclaves à Babylone ; c’est la ville des faux dieux, des lois et des exemples mauvais, qui peuvent détourner le cœur de faire le bien, de chercher Dieu, de l’aimer, de garder ses commandements. Ils comprennent que Dieu a permis ce grand malheur pour purifier leurs cœurs, réparer leurs péchés, éprouver leur amour. Ils l’acceptent. Ils restent fidèles au Seigneur et à ses commandements, au souvenir de leur partie, de leur ville sacrée.
Une autre chose à voir, et à entendre pendant la Septuagésime.
« Le Carême approche, que vas-tu m’offrir ? » Dit le Seigneur. D’abord, voir mon défaut principal, et les moyens pour lutter. De quel côté mon cœur est blessé, affaibli, par terre ? Ensuite entendre comment il peut être guéri, fortifié, relevé. Jésus est le médecin de nos âmes, chers enfants. Et vos parents, les prêtres, les professeurs, les amis, les bons exemples, bons conseils sont les assistants de Jésus. Pour vous aider, chaque dimanche jusqu’à Pâques, nous verrons un commandement de Dieu.
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Nous avons appris avec reconnaissance que toutes les créatures ont été tirées du néant par Dieu et pour Dieu : les créatures rationnelles, les hommes, bien que nous perdions si souvent la raison, et les irrationnelles.
Mais, au sein de cette variété merveilleuse, nous seuls, les hommes — je ne parle pas ici des anges — nous nous unissons au Créateur par l’exercice de notre liberté : nous pouvons rendre ou refuser au Seigneur la gloire qui lui revient en tant qu’Auteur de tout ce qui existe.
Cette possibilité compose le clair-obscur de la liberté humaine.
Parce qu’il nous aime avec la plus grande tendresse, le Seigneur nous invite, nous pousse à choisir le bien. Vois, j’ai mis aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal, en te prescrivant aujourd’hui d’aimer Yahvé, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives… Choisis donc la vie afin que tu vives.
Veux-tu te demander — avec moi qui fais aussi mon examen — si tu maintiens immuable et ferme ton choix de Vie ? Si, en entendant la voix très aimable de Dieu, qui t’incite à la sainteté, tu réponds librement : “oui”? (St JM ESCRIVA, Amis de Dieu, 24)
La jeunesse est l’âge de l’action, c’est aussi l’âge de 2 ou 3 « oui » et « non » essentiels dont dépend ensuite le chemin de la vie.
Commandement de Dieu = carcan ? Loi divine = servitude morbide, mensonge ? Position morale de l’Eglise = dérive sectaire, dangereux communautarisme ? Ecoutons bien Notre Seigneur…
Si tu veux… vouloir s’apprend, se rééduque. La volonté est un muscle qu’on exerce et qu’on entretient. Par 1000 fidélités quotidiennes. Vouloir droitement et fermement.
Si… Vouloir libre, non consentement fabriqué, envies futiles sans lendemain, illusions, vélléités. Observance, oui, mais pas contrainte.
Le commandement agit comme un tuteur à l’extérieur, il éclaire la conscience, boussole intérieure. Il encourage les actes bons, les habitudes de vie droites, donc la vertu. Il va avec la loi de grâce et de charité ; la charité dilate, agrandit le cœur pour courir dans cette direction coûteuse parfois, dans ce chemin étroit et resserré de la perfection. La piété et la crainte de Dieu reçues dans la confirmation boostent l’âme à suivre les commandements, avec un cœur d’enfant.
A l’inverse, les plus grands esclavages individuels et collectifs prennent comme devise et bannière ; liberté sans dieu ni maître. « Tu prétends éduquer sans règle, sans contrainte, sans limite, ni repères, ni bornes ? Très bien. Tu verses un excellent vin, tu as seulement oublié la coupe. Le vin ruisselle à terre, et il devient la pire boue » (Gustave THIBON).
Observe les commandements.
Le Christ connaît et confirme les commandements. Il connaît et enseigne surtout l’âme des commandements ; la charité, perfection de l’amour de Dieu et du prochain (CEC 2052). Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Allez ensuite pour enseigner aux hommes à garder ce que je vous ai commandés.
Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ?
Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
Seigneur, montrez-moi vos voies, apprenez-moi vos sentiers.
Dilatez mon âme par votre grâce, votre force, votre charité, pour que je courre dans la voie de vos commandements !