Mes chers enfants,
Vous savez que Dieu a écrit sa loi pour la transmettre aux hommes. Il l’a gravée sur 2 tables de pierre, pour les donner à Moïse. Et il l’a aussi gravée dans le cœur de l’homme. En apprenant la grammaire, vous devenez capables de bien parler, vous avez une pensée et une parole claire, vraie, solide. En apprenant les commandements, la grammaire du Bon Dieu, vous devenez capables de sainteté, vous imitez Jésus Christ.
Malheureusement, au fond de notre cœur, on peut lire et écouter soit la voix de Dieu, soit d’autres voix ; celle du péché originel, de notre défaut, du démon. Et puis celle des mauvais exemples, conseils, paroles…
C’est pour cela que nous avons besoin des commandements de Dieu que l’Eglise nous enseigne au catéchisme. Commençons par la première table, qui concerne l’amour de Dieu. Pourquoi l’aimer ? Parce qu’Il est infiniment bon. Parce qu’Il nous veut et nous fait du bien. Parce qu’Il nous rend aussi capables de l’aimer, de lui répondre. Comment l’aimer ? 3 choses, 3 commandements; adorer Dieu et lui seul, respecter son Nom, sanctifier son jour.
Mes enfants, pensez à adorer la Sainte Trinité – et Jésus Hostie, à la consécration, avant et après la communion – et aussi la volonté de Dieu à chaque moment de votre journée. Adorer Dieu, c’est lui donner ce qui est pour Lui seul. Apprenez bien et faites souvent vos actes de foi, esperance et charité. Mon Dieu, je vous adore, Vous, et personne d’autre! Je veux le faire sur la terre, et j’espère ensuite le faire pour toujours dans le ciel ! Amen !
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Si ce n’est que le Ciel qu’à mes voeux on oppose,
Lever un tel obstacle, est à moi peu de chose,
Et cela ne doit pas retenir votre coeur.
Mais des Arrêts du Ciel on nous fait tant de peur.
Je puis vous dissiper ces craintes ridicules,
Madame, et je sais l’art de lever les scrupules.
Le Ciel défend, de vrai, certains contentements ;
Mais on trouve avec lui des accommodements.
Mes bien chers frères et sœurs,
Etre chrétien ou être tartuffe. Le choix est radical, et vous le faites tous les jours, en acte. Le chrétien est un adorateur du vrai Dieu, en esprit et en verité ; il est centré sur Dieu, tourné vers le Seigneur, théocentrique. Le tartuffe est un imposteur, en apparence et fausseté; il est centré sur lui-même, égocentrique.
La plus belle aptitude reçue au baptême, c’est d’adorer Dieu. De tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces1.
La plus terrible tentation du démon, et ensuite du pécheur, c’est de s’adorer soi-même. Nous entendrons Jésus le rappeler au désert, lors de la triple tentation, au début du Carême.
Pourquoi adorer Dieu? Parce qu’Il y a droit, exclusivement2.
Les créatures participent de la bonté de Dieu, de ses perfections. D’où nos attaches légitimes, nos droits et devoirs de ce côté-là.
Mais aucune créature n’égale Dieu. D’où notre attache à Dieu, en tout, et par dessus tout.
Oh, non pas une adoration soumission, celle de l’Islam. Mais une adoration aimante, filiale, fervente. Une adoration dans la foi, l’esperance et la charité.
Comment, concrètement ? Par la vertu de religion, c’est toute ma vie qui est adoration, culte rendu à Dieu. Ensuite, cela passe par des actes, des exercices, des rendez-vous; adorer la présence de Dieu ; dans sa création – dans son image et ressemblance, l’âme – dans son sanctuaire cachée, l’âme en état de grâce – dans ses images – dans sa présence réelle, l’Eucharistie. L’acte le plus fort, le plus expressif de l’adoration, c’est le sacrifice. C’est la Messe. L’adoration eucharistique en est le prolongement.
Adoration extérieure et intérieure. » Parce que nous sommes composés, intellectuels et sensibles, nous offrons à Dieu une double adoration3 » ; intime dévotion de l’esprit; labaissement extérieur du corps. L’extérieur est relatif à l’intérieur, l’adoration extérieure est faite en vue de l’adoration intérieure. Les signes d’humilité présentés par le corps excitent notre coeur à se soumettre à Dieu. La liturgie est une excellente école là-dessus; rite de genuflexion, inclination, communion…
Adoration privée et publique. Ce n’est pas un hobby, un opium individuel. C’est aussi un acte social4. Le témoignage de foi concerne toute notre vie privée et publique, la confirmation nous est donnée pour cela.
Or nous avons nos idôles, hier comme aujourd’hui. Des choses que nous mettons à la place de Dieu, la première place dans notre vie. Bien sûr, on peut aimer, estimer, rechercher autre chose que Dieu dans sa vie. Mais pas à la place de Dieu. Quelles sont mes idôles ? Comment les éliminer? Quand le culte du corps, du bien-être, de la santé, de la sécurité ou des biens matériels, de l’honneur ou du pouvoir, de la jouissance prend toute la place dans notre cœur et notre vie, c’est de l’idôlatrie. Encore une fois les créatures participent de la bonté de Dieu. Mais aucune ne l’égale. Aussi Mardoché refuse-t-il d’adorer Aman, craignant de reporter sur un homme la gloire dûe à Dieu seul5. Aussi l’ange dissuade-t-il Saint Jean de l’adorer à la place de Dieu. Et de même Saint Pierre envers le centurion Corneille.
Nous connaissons aussi la 3ème tentation; déserter l’adoration du vrai Dieu. L’athéisme, le fait de rejeter ou refuser Dieu une fois connu, la mise à l’épreuve de Dieu, le manque de respect et l’éloignement des choses de Dieu; sacrilège, superstition, … plus sournois, l’indifférence pratique; vivre comme si Dieu n’existait pas; abandon de la prière, de la communion et de la confession, de l’étude de la foi, de la cohérence avec ses commandements.
Donc, ne ratons pas les rendez-vous de l’adoration; dès la prière du matin, à la messe du dimanche et en semaine, devant le Saint Sacrement, et aussi à tout moment de la journée. Décidons quelquechose là-dessus pour le prochain Carême. Ecoutons l’ange nous redire, comme à saint Jean ; adore Dieu!
1Deutéronome, V, 6.
2 CEC 2135 » C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras » (Mt 4, 10). Adorer Dieu, Le prier, Lui offrir le culte qui Lui revient, accomplir les promesses et les vœux qu’on Lui a faits, sont des actes de la vertu de religion qui relèvent de l’obéissance au premier commandement.
3St Jean Damascène.
4 CEC 2136 ; Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l’homme individuellement et socialement.
5Esther, XIII, 14.